Les pétroliers lancent l’équipement de leurs stations-services en bornes de recharge

La croissance du marché du véhicule électrique est suivie par les principaux groupes pétroliers d’un œil attentif mais bienveillant. Shell et Total ont ainsi décidé d’équiper leur réseau de stations-services de bornes de recharge rapide afin de garder leurs clients qui auraient troqué un véhicule thermique contre un modèle électrique.

Effet d’entraînement ou non, plusieurs groupes pétroliers ont annoncé à quelques jours d’intervalle l’équipement des stations-services de leurs réseaux en bornes de recharge. L’initiative n’est pas récente, BP accueillant par exemple depuis déjà plusieurs années une station autour du périphérique parisien dans le cadre d’un partenariat avec Nissan.

Reste que la démarche est aujourd’hui de grande ampleur et souligne que la mobilité électrique fait désormais partie intégrante du champ de vision des acteurs historiques du véhicule thermique.

Shell et Total en première ligne

Interrogé par le journal Financial Times, Shell a confirmé via son directeur commercial, John Abbott, qu’il allait équiper quelques stations de son réseau de bornes de recharge rapide. Si à terme le déploiement se mesurerait plutôt en décennies, des sites ont d’ores et déjà été retenus pour cette expérimentation, qui commencera donc en 2017 en Grande-Bretagne et aux Pays-Bas.

Une annonce suivie par Total dont le PDG, Patrick Pouyanné, a déclaré, en marge du colloque annuel du Syndicat des énergies renouvelables, que le groupe envisage d’installer environ 300 stations de recharge au sein de son réseau en France et dans d’autres pays européens.

A l’image du projet Corri-Door, il s’agirait de mailler les grands axes routiers de façon à permettre aux utilisateurs de véhicules électriques de voyager plus loin grâce à une recharge rapide en cours de route. Le stratégie ne concernera pas les zones urbaines que le groupe laisse aux réseaux publics et à la recharge à domicile ou sur le lieu de travail, a également précisé le PDG.

Le président n’a pas encore fixé de date ni sur le lancement ni sur la durée du projet, indiquant qu’il s’agit d’un « développement complexe ». Il se pose en effet la question de la puissance à délivrer sur les stations, alors que le 150 kW fait son apparition. Un peu plus tôt en 2016, le DG Marketing du groupe, Momar Nguer, avait évoqué un horizon de 5 ans pour l’équipement en bornes de recharge dans le cadre d’une remise à plat plus globale des services apportés aux clients.

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