L’Inde ne veut plus que des voitures électriques à partir de 2030

Après la Chine, c’est au tour de l’Inde de miser sur le véhicule électrique pour lutter contre la pollution et réduire sa dépendance énergétique. Le ministre de l’Energie a annoncé mettre fin à la vente de véhicules neufs thermiques à partir de 2030 et prépare un grand plan de soutien à l’électromobilité.

C’est une petite révolution qui a eu lieu au pays du 3ème importateur mondial de pétrole : le ministre de l’énergie indien, Piyush Goyal, a annoncé qu’à partir de 2030, « plus une voiture essence ou diesel ne devra être vendue dans le pays ». Ce revirement spectaculaire permettrait d’économiser jusqu’à 60 milliards d’euros et de baisser de 37% les émissions de CO2 par rapport à leur niveau actuel. Elle apportera également un débouché au développement de l’énergie solaire – de quoi garantir l’indépendance énergétique du pays.

Alors qu’il ne s’est écoulé que 5 000 véhicules électriques sur les 3 millions de voitures vendues en 2016, la tâche paraît immense. A ce jour, seul un constructeur automobile, Mahindra & Mahindra propose des modèles zéro émission, vendus en moyenne trois fois plus cher qu’un équivalent thermique. Le fabricant a toutefois entendu l’appel des pouvoirs publics, puisqu’il envisage de faire passer sa production mensuelle de 400 à 5 000 véhicules.

L’initiative ne restera toujours qu’un premier pas, car il faudra faire bien plus. Selon l’Agence internationale de l’énergie qui a qualifié cet objectif d’ « ambitieux », l’Inde aurait besoin de vendre 10 millions de véhicules électriques pour couvrir ses besoins, soit 8 fois les ventes mondiales de 2015.

Une commande de 1 200 véhicules en préparation

L’Inde a déjà commencé à soutenir l’acquisition des véhicules électriques en proposant une incitation allant jusqu’à 140 000 roupies (environ 1 900 €), qui a été prolongée cette année. Le gouvernement est en train d’élaborer un nouveau plan sur 15 ans qui s’inspirera de la stratégie chinoise.

Plusieurs initiatives sont d’ores et déjà dans les circuits, à commencer par l’implantation d’une usine de batterie dès 2018 ou encore limiter l’immatriculation de véhicules conventionnels. L’autre enjeu sera de développer les réseaux de bornes de recharge : l’Inde envisage pour ce faire d’y investir les revenus tirés de la taxation des produits pétroliers.

En attendant, les entreprises nationales dépendant du ministère de l’énergie seront priées de montrer l’exemple. Les appels d’offres en vue de l’acquisition de modèles électriques sont en cours de rédaction et concerneraient près de 1 200 véhicules. Le gouvernement privilégiera la recharge rapide pour les voitures, tandis que les bus devront adopter un système d’échanges de batterie.

Pour stimuler la filière, l’Inde devrait proposer des abattements fiscaux sur la production de véhicules électriques dans des conditions, qui, programme Made in India oblige, seront certainement à la faveur des entreprises nationales.

Illustration : © Mahindra