Enquête IPSOS Avere-France/Mobivia : les Français motivés à passer au véhicule électrique s’ils sont bien informés et accompagnés

A l’occasion de la Semaine Européenne de la Mobilité du 16 au 22 septembre, l’Avere-France et Mobivia dévoilent les résultats de leur quatrième baromètre réalisé par l’Institut IPSOS sur « Les Français et la mobilité électrique ». La voiture électrique est aujourd’hui une solution de mobilité envisagée par plus d’un tiers des Français.

Les Français se disent de mieux en mieux informés sur les solutions de mobilité électrique et 35% d’entre eux envisagent l’acquisition d’une voiture électrique. Ce virage se négocie entre la nécessité d’assurer leur mobilité au quotidien et la préoccupation de préserver l’environnement et la qualité de l’air. Néanmoins, les résultats du sondage montrent que le passage à l’électrique est encore souvent freiné par des références et réflexes liés aux véhicules diesel et essence classiques, rappelant l’importance d’un accompagnement pédagogique pour mieux comprendre les changements d’usages et d’évolution de la mobilité.

Le véhicule électrique : une offre de mobilité durable reconnue et adaptée…

A retenir :

  • L’amélioration de la qualité de l’air est un enjeu majeur en France : ainsi, 75 % des Français sont prêts à changer leurs habitudes de mobilité pour y contribuer ;
  • La distance quotidienne parcourue par les automobilistes français est en baisse : en moyenne 29 kilomètres par jour, contre 31 en 2016 ;
  • Près de 2 Français sur 5 considèrent que le véhicule électrique répond à leur besoin quotidien de mobilité et 35 % déclarent leur intention d’achat. L’essai reste un élément déclencheur de l’acte d’achat : un Français sur deux ayant déjà essayé une voiture électrique se dit prêt à en acquérir une ;
  • Une clientèle jeune : les moins de 35 ans sont les plus séduits par le véhicule électrique et 46 % des 18-24 ans déclarent leur intention d’en acheter un.
  • L’arrivée des véhicules électriques en occasion est un nouveau levier pour le développement de la mobilité électrique avec 64 % des clients potentiels prêts à acheter sur le marché de la seconde main ;
  • Le coût reste la première des motivations pour 42 % des répondants.

… mais toujours comparée !

Malgré une prise de conscience environnementale et un réel intérêt pour la voiture électrique, la majorité des Français est freinée par des points de comparaison avec le véhicule thermique. Ils passeraient à l’électrique :

  • Pour 67 %, si le coût d’achat était équivalent à celui d’un véhicule thermique ;
  • Pour 60 % avec une autonomie allant jusqu’à 500 kilomètres, pour convaincre les 40 % restant il faut dépasser la barre des 500 kilomètres (+ 8 % par rapport à 2016) ;
  • Enfin, pour 57 %, s’ils avaient la possibilité de recharger facilement chez eux ou à proximité.

Ces chiffres démontrent que les Français ne voient plus le véhicule électrique comme un deuxième véhicule du foyer mais souhaitent dorénavant qu’il puisse remplacer leur véhicule principal thermique dans les mêmes conditions de prix, d’autonomie et de « plein ».

Des Français enclins à changer leurs habitudes de mobilité

75 % des Français affirment être prêts à changer leurs habitudes de mobilité pour contribuer à améliorer la qualité de l’air. Si cet indicateur enregistre au global un léger recul par rapport à 2016 (- 5 points), la part de Français se déclarant tout à fait prêts à se diriger vers une mobilité plus vertueuse progresse (22 %, + 3 points). Aujourd’hui, les Français utilisent moins leur voiture : 58 % d’entre eux conduisent leur voiture 4 fois par semaine ou plus (- 2 points par rapport à 2016, – 5 points par rapport à 2014). Par ailleurs, les distances quotidiennes parcourues continuent également de baisser : en moyenne 29 kilomètres par jour (contre 31 en 2016). Seuls 20 % d’entre eux roulent plus de 50 kilomètres par jour (- 3 points / 2016).

De plus en plus de Français ayant testé l’électrique, notamment parmi les jeunes et les cadres

Près d’1 Français sur 4 (22 %) a déjà testé une voiture électrique, en tant que conducteur (11 %) ou passager (11 %). Cette proportion augmente de 4 points par rapport à 2016 et de 10 points par rapport à 2014 ! On note également une hausse de 15 points auprès des moins de 35 ans (de 12 % en 2014 à 27 % en 2018) et de 19 points auprès des cadres (de 21 % à 40 %).

Des Français globalement de mieux en mieux informés… sauf sur les infrastructures de recharge et les aides publiques

Les Français s’estiment aujourd’hui de mieux en mieux informés sur le prix d’un véhicule électrique (36 %, + 12 points / 2012, + 3 points / 2016), sur l’offre de véhicules électriques (31 %, + 11 points / 2014, + 4 points / 2016). En revanche, 61 % (+ 3 points / 2016) se disent mal informés de la manière dont on rechargeun véhicule électrique ou sur les aides publiques pour l’achat d’un véhicule électrique (73 % estiment être mal informés sur les aides publiques pour l’achat d’un véhicule électrique – même si cet aspect s’améliore ; + 10 points de bien informés versus 2014, + 3 points / 2016). Le niveau d’information des Français sur les véhicules électriques continue de s’améliorer sensiblement, même s’il reste encore à un niveau insuffisant. L’information et l’accompagnement pédagogique restent aujourd’hui encore des leviers importants à développer.

Les intentions d’achat restent stables

L’intention d’acheter un véhicule électrique est stable par rapport à 2016 (35 %), après un bond de 7 points entre 2014 et 2016. Parmi les plus enthousiastes, on retrouve les hommes (40 %), les 18-24 ans (46 %), les cadres (43 %), les personnes les mieux informées sur le véhicule électrique (45 %), ceux qui en ont déjà testé un (49 %) et ceux qui ont la possibilité de recharger (47 %).

Le marché des véhicules électriques d’occasion représente une nouvelle opportunité

Près des deux-tiers des sondés (64 %) qui se déclarent prêts à acheter une voiture électrique pourraient se tourner vers un modèle d’occasion. La première motivation est d’acheter un véhicule électrique à moindre coût (pour 42 %), suivie de la possibilité de pouvoir bénéficier d’aides financières (34 %) et de réaliser des économies à l’usage, sur le coût de la recharge et de l’entretien (26 %).

Une image de la voiture électrique qui s’étiole un peu… sauf pour ceux qui l’ont testée !

Si la perception du véhicule électrique reste globalement très bonne, elle se détériore légèrement cette année. En moyenne, les adjectifs innovante, sécurisante, confortable, respectueuse de l’environnement, économique, fiable, pratique… associés à la voiture électrique restent validés à 73 %* (versus 80 %* en 2016). Pour ceux qui l’ont testée, elle est avant tout innovante (86 %), agréable à conduite (86 %) et respectueuse de l’environnement (78 %).

…avec des freins qui persistent…

Les inconvénients pointés par les sondés restent une autonomie limitée (52 %) et le prix à l’achat (41 %). Suivent le coût des batteries (25 %, + 2 points / 2016) et le manque d’infrastructures de recharges (22 %). A noter, l’impact des batteries sur l’environnement préoccupe davantage (20 %, + 6 points/ 2016).

Les attentes des Français à l’égard des municipalités restent fortes

73 % des Français souhaiteraient que leurs municipalités remplacent leur parc de bus thermiques par des modèles électriques, 71 % qu’elles développent les infrastructures de recharge dans les rues, 70 % qu’elles proposent des aides publiques pour encourager les particuliers à acheter des véhicules électriques et 49 % qu’elles mettent en place un service d’auto-partage en libre-service.

Conclusions

Si les intentions d’achat sont stables, l’engouement pour le véhicule est aujourd’hui en phase de maturation : les attentes des Français à l’égard du véhicule électrique démontrent que celui-ci doit pouvoir venir en remplacement du véhicule principal thermique. S’assurer d’un prix compétitif pour le véhicule électrique par rapport aux véhicules thermiques est impératif pour améliorer le déploiement de la mobilité électrique.

Le sondage démontre également les efforts considérables qui restent à déployer sur deux axes : la communication sur les solutions de recharge qui sont déjà présentes sur le territoire et le dispositif d’aides publiques à l’achat ou à l’usage mises en place au niveau national ou niveau local.

Crédits : Avere-France / Mobivia