L’ADEME veut encourager l’électromobilité dans les zones non interconnectées

Piloté par l’ADEME, l’appel à projets « Infrastructures de recharge pour véhicules électriques dans les Zones Non Interconnectées » vise à financer des initiatives associant solutions de recharge et énergies renouvelables dans les îles et territoires français non connectés au réseau électrique continental.

Le dernier appel à projets de l’ADEME « Infrastructures de recharge pour véhicules électriques dans les zones non interconnectées » vient compléter les précédents dispositifs déjà engagés sur le territoire métropolitain.

Corse, Guadeloupe, Martinique, Mayotte, La Réunion, Guyane… l’ADEME estime que les zones non interconnectées sont propices à l’introduction de l’électromobilité. « La grande majorité des trajets est (…) compatible avec les contraintes d’autonomie d’un véhicule électrique » juge l’agence nationale.

Cependant, il faut veiller à ce que le bilan carbone actuel du kilowattheure électrique, dans tous les cas supérieur à celui consommé dans l’hexagone, soit plus réduit. Pour cela, l’ADEME veut que les infrastructures de recharge financées soient alimentées en électricité d’origine renouvelable, afin de moins impacter le réseau électrique local.

5 axes de développement

Cherchant à développer les infrastructures de recharge au sens large, le dispositif de l’ADEME s’adresse à tous les types de véhicules électriques : voitures particulières, utilitaires, bus, poids-lourds et même deux-roues électriques.

L’appel à projets distingue cinq principaux axes de développement, tant pour les infrastructures publiques que privées :

  • Les flottes captives
  • Les transports collectifs
  • Les établissements recevant du public
  • Le résidentiel collectif
  • Les parcs de stationnement accessibles au public de type parc relais.

Alimentation en énergies renouvelables

Collectivités, entreprises, administrations, syndicats de copropriété ou bailleurs sociaux, syndicat d’énergie… ouvert à un vaste panel de demandeurs potentiels, l’appel à projets impose cependant un certain nombre d’obligations.

En premier lieu, les zones d’implantation des infrastructures proposées devront être précisées et justifiées par un schéma directeur de mobilité ou une analyse des besoins du territoire. Dans certains cas, des études préalables pourront également être demandées.

Sur le plan technique, plusieurs règles sont également imposées. En dehors de celles destinées aux bus, les bornes installées devront à minima disposer d’un socle de prise conforme Type 2 ou T2S et proposer une prise type E/F. Pour les bornes rapides, le tristandard est aussi obligatoire avec trois connecteurs imposés : Type 2, Combo et CHAdeMO.

Des limitations de l’apport électrique par le réseau sont également imposées : 3,7 kW pour les bornes installées en parc relais, 22 kW pour celles déployées pour le transport collectif et 7,4 kW dans les autres cas.

Chaque projet devra en outre associer ses déploiements à une production d’énergie d’origine renouvelable. Le pilotage intelligent de la recharge est obligatoire, afin d’assurer une bonne régulation de la charge et d’être en mesure de limiter la puissance soustraite au réseau à 3,7 kW en cas de pic de consommation.

Jusqu’à 70 % de financement

Ciblant le déploiement de l’infrastructure, la production d’électricité renouvelable et l’éventuelle mise en place de dispositifs de stockage, l’ADEME fera varier son taux d’intervention en fonction de la taille de la structure :

  • 70 % pour les Petites Entreprises (définition européenne) et les collectivités
  • 60% pour les Moyennes Entreprises
  • 50 % pour les Grandes Entreprises (définition européenne)
  • Une majoration de 10% pourra être appliquée aux Départements ou Région d’Outre-Mer

Ne se limitant pas aux seules infrastructures, l’aide cible également l’acquisition de véhicules. Elle ne concerne toutefois que ceux ne bénéficiant pas du bonus écologique, soit les bus et les poids-lourds. Dans ce cas, l’aide pourra varier de 35 % pour les petites sociétés et les collectivités à 15 % pour les grands groupes.

Dépôt des candidatures jusqu’au 17 mai 2019

Les dossiers de candidature sont à déposer sur la plateforme de l’appel à projets de l’ADEME avant le 17/05/2019 à 16h, heure de métropole.

Illustrations : ADEME