Quel bilan pour la prime à la conversion en 2018 ?

Selon une étude du ministère de la Transition écologique, la prime à la conversion a profité à plus de 253 000 personnes en 2018. Si cette mesure sociale a rencontré son public, seulement 2,3 % des primes ont été versées pour l’achat d’un véhicule électrique.

Transmises par l’Agence des Services de Paiement (ASP) et analysées par le ministère de la Transition écologique, les données de la prime à la conversion 2018 permettent de dresser un nouvel état des lieux du succès du dispositif.

L’an dernier, la prime à la conversion a profité à 253 412 bénéficiaires dont 72 % non imposables. Selon les données de l’ASP, 80 % des modèles mis à la casse en 2018 étaient équipés de motorisations diesel avec une moyenne d’âge de 17 ans (23,8 ans pour l’essence).

Pour le Commissariat Général au Développement Durable, le bilan économique du dispositif est également positif. Alors qu’en moyenne, le parc neuf émet 112g CO2/km parcouru, les véhicules acquis grâce à la prime à la conversionémettent 106gCO2/km. Ces gains sur l’environnement ont ainsi été évalués à 375 millions d’euros. Un chiffre qu’il convient de mettre en parallèle avec les 310 millions d’euros dépensés par le gouvernement pour financer le dispositif l’an dernier. Les gains nets pour la collectivité sont ainsi évalués à 65 millions d’euros.

L’électrique minoritaire parmi les demandes

En matière de renouvellement, les motorisations conventionnelles ont été privilégiées par une majorité écrasante des acheteurs. Alors que l’occasion a représenté 60 % des acquisitions (49,1 % pour les ménages imposables et 65,5 % pour les non imposables), le diesel et l’essence restent en tête des motorisations choisies avec une part respective de 48 et 47 % des achats. Achetés à un prix moyen de 13 200 euros, ces véhicules respectent à 63 % à la norme Euro 6 alors que la norme Euro 5 représente 32 % des demandes.

En 2018, le tout électrique n’a représenté que 2,3 % des primes accordées, soit 7 775 véhicules. Sans doute en raison de la rareté de l’offre, l’occasion n’a représenté que 14 % des acquisitions, soit 772 véhicules, avec un prix d’achat moyen de 9 360 euros. Les ménages non imposables ont représenté 70 % des achats d’occasion. Sur le neuf, le prix d’achat moyen de l’électrique s’élève à 27 000 euros.

Sur la répartition géographique des demandeurs, les véhicules électriques ont été acquis dans des zones avec une densité moyenne de 1 091 hab/km ², soit un niveau intermédiaire entre essence (1307 hab/km²) et diesel (914 hab/km²).