L’AFIREV publie son livret qualité pour les bornes de recharge ouvertes au public

L’AFIREV, l’association française pour l’itinérance de la recharge électrique des véhicules, publie un livret dressant une série de recommandations à destination des opérateurs de mobilité et des exploitants d’infrastructures de recharge accessibles au public. Le document vise à améliorer significativement l’expérience utilisateurs.

Résultant du groupe de travail qualité lancé par l’AFIREV, le livret identifie les différents problèmes auxquels peuvent être confrontés les conducteurs de véhicules électriques et y associe différentes propositions de solutions. Ce livret vient en complément des différentes chartes qualité proposées par l’association et déjà signées par plusieurs opérateurs de recharge et de mobilité.

Clarifier les coûts de recharge

En matière de définition des tarifs, l’AFIREV pointe du doigt la « grande dispersion des modèles de prix fixés par les exploitants d’infrastructure de recharge » et recommande une structure commune basée sur la formule suivante :

Tarif B2B = p1 (fixe) + p2 x Temps de connexion (min) + p3 x Energie délivrée (kWh)

« Les structures tarifaires doivent être simples et attractives assurant pour les utilisateurs la transparence des conditions et la prévisibilité du prix payé » insiste le livret de l’AFIREV qui rappelle les obligations du décret du 12 janvier 2017. En matière d’accessibilité, le texte impose notamment l’accès aux bornes sans abonnement et via des opérateurs de mobilité.

Un décret auquel s’ajoutera prochainement un « arrêté consommateurs ». En cours d’écriture, celui-ci listera notamment les informations qui devront être communiquées à l’utilisateur soit pour le paiement à l’acte, soit pour le paiement à l’opérateur de mobilité.

Problèmes et solutions

Outre l’important volet lié à la tarification, le livret de l’AFIREV liste également les principaux problèmes rencontrés par les utilisateurs et propose différentes solutions.

En matière d’accessibilité, le document évoque notamment le souci des voitures ventouses qui, électriques ou non, accaparent la place de la borne sans utiliser le service de recharge. Dans ce cas, l’association recommande la mise en place de capteurs de présence permettant de signaler la situation d’occupation abusive à l’opérateur. Le livret recommande également de sensibiliser les autorités municipales afin de détecter et de verbaliser ces véhicules.

Sur les problématiques de connexion, le livret appelle les opérateurs à mettre en place différents seuils selon le type de problème rencontré. Objectif : éviter les bornes en état « disjoncté » et limiter au maximum la perte de disponibilité. Le document invite ainsi à faire en sorte « que l’indépendance des modules internes soient assurées » en dissociant le sous-système d’autodiagnostic, d’identification client et de communication de la borne, du sous-ensemble de gestion charge.

Améliorer l’assistance à l’utilisateur

Sur l’accompagnement du client, l’AFIREV rappelle que le numéro d’assistance téléphonique doit être précisé sur chaque borne.

« Le temps de décroché est un élément essentiel pour la bonne perception du service des usagers : une moyenne inférieure à 1 minute est attendue, avec un maximum de 5 minutes » insiste le document de l’AFIREV qui rappelle que les services doivent être disponibles sans surcoût et avec la plus grande amplitude horaire possible, idéalement 24h/24. Une obligation qui incombe à la fois aux exploitants et aux opérateurs de mobilité.

Pour les demandes moins urgentes, l’association appelle les acteurs à mettre en avant une adresse mail sur leurs différents supports (badge, page web, borne, application mobile, …).

Assurer la disponibilité des bornes en tout temps

En matière de disponibilité, l’AFIREV insiste sur le rôle essentiel de la maintenance préventive. « Elle permet de maximiser la disponibilité future du matériel et la durée de vie totale des équipements, mais aussi de vérifier les bonnes conditions de sécurité pour l’usager » souligne l’association.

Sur les délais d’intervention, il est recommandé d’imposer des délais courts sur les bornes les plus critiques (de l’ordre de la journée). « Pour les installations où une indisponibilité devait être moins impactantes pour les usagers, il est recommandé de ne pas dépasser une semaine » indique l’association.

Sur la partie organisationnelle, la mise en place de contrats de maintenance est vivement recommandée par l’association qui invite par ailleurs les acteurs à s’assurer du stock de pièces détachées et de leur fourniture dans le temps avec le fabricant de borne.

Concernant les problèmes de connexion au réseau, généralement constaté sur des zones à la couverture faible, l’AFIREV appelle les opérateurs à « autoriser les lancements de charges lorsque la supervision n’est pas joignable ». Les connexions filaires (fibres, ADSL) sont également à privilégier en cas de problème avec le réseau mobile.

L’association insiste enfin sur l’aspect critique des mises à jour, susceptibles d’entrainer l’indisponibilité du réseau. « Les opérateurs d’infrastructure doivent procéder à des batteries de tests avant de déployer des migrations de leurs logiciels » souligne l’association. Idem pour les nouveaux firmwares proposés par les fabricants de bornes de recharge.

Un second travail sur la norme ISO 15118

En parallèle de son livret qualité, l’AFIREV a également diffusé ses recommandations autour de la norme 15118.

Un document dans lequel elle aborde l’organisation et la gestion des plateformes d’échanges de certificats de contrat de mobilité ainsi que l’enjeu du chargement de ces certificats dans les véhicules.