Les véhicules électriques moins chers que les modèles thermiques dès 2027

Réalisée par BloombergNEF (BNEF) à la demande de l’ONG Transport & Environment (T&E), cette étude dresse les perspectives d’évolution du prix des voitures électriques pour les années à venir.

Si la plupart des voitures électriques sont aujourd’hui plus chères à l’achat que leurs équivalents thermiques, les choses pourraient évoluer rapidement. Qu’il s’agisse des utilitaires ou des voitures particulières, une nouvelle étude de BNEF estime que les véhicules électriques seraient moins onéreux à produire que les modèles à énergies fossiles à compter de 2027 au plus tard.

Selon les projections réalisées par BNEF, les berlines (segments C et D) et les SUV électriques s’afficheront à des prix équivalents à ceux des véhicules thermiques à partir de 2026. Les petites voitures du segment B suivront en 2027. L’étude de BNEF estime ainsi que le prix hors taxes d’une voiture électrique compacte dotée de 400 km d’autonomie passerait de 38 000 € en 2020 à 20 000 € en 2025 puis 16 000 € en 2030. A cet horizon, une compacte électrique serait ainsi 18 % moins chère à l’achat qu’un modèle équivalent thermique.

Du côté des utilitaires, BNEF estime que les VUL seront moins chers que leurs équivalents diesel à compter de 2025. Pour les véhicules lourds, il faudra attendre 2026. Deux principaux leviers expliquent cette réduction des coûts : la baisse constante du prix des batteries et la mise à l’échelle de la production via des sites de fabrication dédiés aux véhicules électriques.

100 % de ventes électriques en 2035 : un objectif sous conditions

Si l’étude BNEF estime que les véhicules à batteries pourraient représenter 100 % des ventes de véhicules neufs au sein de l’Union Européenne dès 2035, elle place cette hypothèse sous conditions. Pour T&E, seul un renforcement des normes d’émissions imposées aux constructeurs permettra d’atteindre un tel objectif.

Sans la mise en place de ces mesures contraignantes, T&E estime que l’Europe n’atteindra pas son objectif de décarbonation fixé à 2050. « Si on les laisse au seul soin du marché, sans politiques supplémentaires fortes, les voitures électriques n’atteindront que 85 % de part de marché, et les utilitaires électriques seulement 83 % au sein de l’Union Européenne d’ici 2035 » prévient l’ONG. « D’ici six ans, une voiture électrique sera moins chère qu’une voiture thermique pour tous les nouveaux acheteurs, familles et professionnels. Il faut maintenant s’assurer que les constructeurs s’engagent dans cette transition en renforçant les normes de CO2 européennes » explique Diane Strauss, Directrice de T&E en France.

T&E insiste également sur le segment des véhicules utilitaires. En France, celui-ci représente aujourd’hui 20 % des émissions du transport routier. L’électrique n’y représente que 2 % des ventes. Pour T&E, ce sont une nouvelle fois les normes qui doivent évoluer. En fixant des objectifs CO2 plus stricts et en imposant des quotas électriques aux constructeurs, l’Europe stimulerait le marché et accélèrerait la baisse des coûts. « A moins que l’UE n’augmente les objectifs CO2, les ventes de fourgons électriques seront bloquées entre 2 % et 8 % du marché en 2029 » prévient T&E.

Un objectif commun indispensable

2040 en France, 2030 au Royaume-Uni, 2035 en Allemagne… si la plupart des pays européens ont fixé une date de fin des ventes de véhicules thermiques sur leur territoire, il n’existe pas de consensus européen sur le sujet.

D’après T&E, la Commission européenne fixera en juin une date de fin des véhicules neufs à combustibles fossiles au moment où sera annoncé le renforcement des objectifs en matière de CO2. Le mois dernier, 27 grandes entreprises européennes appelaient à fixer cette échéance à 2035. Un cap commun qui permettrait d’accélérer la mutation énergétique de la filière automobile.