Autopartage électrique : l’ICCT identifie les bonnes pratiques

Dans un rapport inédit, l’International Council on Clean Transportation (ICCT) liste les bonnes pratiques des différents services d’autopartage mis en service en Europe et en Amérique du Nord.

Présentée comme l’une des plus complètes du marché, l’étude ICCT a analysé 17 programmes d’autopartage, dressant la liste du nombre de véhicules affectés au service mais aussi des infrastructures déployées.

Une infrastructure essentielle

Plus que la qualité du service ou la facilité d’accès à l’application, le rapport ICCT juge l’infrastructure de recharge essentielle pour garantir le succès d’un service d’autopartage 100 % électrique. Pour le « free floating », l’ICCT recommande ainsi une densité minimale de 7 bornes par km² dans la zone couverte par le service.

Pour justifier l’impact du manque de bornes de recharge, l’ICCT prend l’exemple du dispositif Car2Go déployé à San Diego, en Californie. Dans celui-ci, l’opérateur était contraint de récupérer régulièrement des voitures pour les charger au dépôt en raison du manque d’infrastructures disponibles. Assurée par le personnel, cette logistique a représenté 16 % de l’ensemble des déplacements du programme. Au-delà du « free floating », l’ICCT a également estimé les besoins pour des services faisant appel à des stations fixes où l’infrastructure est distincte de la charge publique. « L’autopartage aller-retour en station nécessite environ un chargeur par voiture, et la recharge en station aller simple nécessite 1,5 à deux chargeurs par voiture » chiffre l’organisme.

En se basant sur le kilométrage parcouru, l’ICCT a également chiffré le temps de charge des voitures électriques partagées. 48 minutes par jour en moyenne sont nécessaires en Europe et 1h12 à 1h20 aux Etats-Unis.

Quel service d’autopartage choisir ?

En matière de financement, l’ICCT constate que les programmes faisant appel à des stations fixes sont ceux qui bénéficient le plus d’aides publiques. A l’opposé, les dispositifs « free floating » n’en bénéficient pas. Ils profitent toutefois d’autres avantage, notamment en matière de stationnement.

Pour l’ICCT, c’est également la densité de population qui permettra d’identifier le service d’autopartage le plus adapté. En règle générale, les programmes « free floating » réussissent dans les villes de 500 000 habitants dotées d’au moins 1 500 habitants par km². S’il peut aussi réussir dans des villes denses, l’autopartage en stations fixes est recommandé dans les villes de moins de 100 000 habitants. Afin de garantir la viabilité du service, l’étude suggère la mise en place d’un soutien financier et d’une aide à l’installation des bornes pour les villes et les zones rurales les moins densément peuplées.

Pour aider à y voir plus clair, l’ICCT propose l’arbre décisionnel ci-dessous.

43 % de GES en moins

Au-delà des aspects pratiques, le rapport ICCT estime que les programmes de partage de véhicules électriques peuvent réduire jusqu’à 43 % les émissions de gaz à effet de serre.

L’ICCT rappelle par ailleurs que 5 à 24 voitures particulières sont retirées de la circulation pour chaque voiture partagée déployée.

Télécharger l’étude

https://theicct.org/sites/default/files/publications/na-us-eu-ldv-electric-carsharing-factors-aug21_0.pdf