La CA de Sarreguemines inaugure une station de production et de distribution d’hydrogène renouvelable

La Communauté d’agglomération de Sarreguemines Confluence a inauguré ce mardi sa première station de recharge pour véhicules à hydrogène co-conçue par EDF. À la fois productrice et distributrice, elle peut alimenter chaque jour 25 véhicules équipés d’une pile à combustible et s’intègre dans un projet européen.

Gagner en autonomie : voilà la principale préoccupation des conducteurs ou potentiels acheteurs de véhicules électriques. Pour répondre à ce défi, les constructeurs misent certes sur la capacité croissante des batteries, mais aussi sur la pile à combustible : c’est alors de l’hydrogène gazeux qui permet la traction, avec à la clé un gain d’autonomie non négligeable.

Si certains acteurs publics comme privés équipent leur flotte de véhicules utilisant cette technologie, une infrastructure de recharge adaptée devient nécessaire, et la Communauté d’agglomération de Sarreguemines Confluence (CASC) vient d’intégrer cet impératif en installant sa première borne à hydrogène dans la zone industrielle de la ville.

Il s’agit en fait du démonstrateur du projet FaHyence qui, sous un nom qui sonne comme un clin d’œil à la spécialisation industrielle locale, a été conçu autour de cinq partenaires : la CASC, EDF, l’Institut européen pour la recherche en énergie (EIFER) ainsi que McPhy et Symbio, deux entreprises françaises spécialisées dans l’hydrogène. La première a développé la borne, et afin que cette dernière puisse être testée en usage professionnel, la deuxième a livré dix utilitaires de type Renault Kangoo à différents acteurs publics ou privés des environs.

Un système 100% écologique de la production jusqu’à l’usage

Inaugurée ce mardi, l’installation mosellane a surtout la particularité de produire elle-même par électrolyse de l’eau le gaz qu’elle délivre, et ce à partir du surplus de la production électrique renouvelable des alentours : elle propose donc un hydrogène 100% écologique.

Chaque jour, le système peut en fabriquer 40 kg pour effectuer jusqu’à 25 recharges à 350 bars. Pour éviter des appels de puissance trop importants en cas de pic de consommation sur le réseau électrique, le dispositif a été équipé d’une interface de pilotage et d’une capacité de stockage équivalent à quatre recharges. À terme, le site pourrait aussi assurer la production d’électricité renouvelable en vue de l’approvisionnement des véhicules équipés de batteries.

À elle seule, la station peut permettre à tout véhicule équipé d’un prolongateur d’autonomie de gagner 10 000 km chaque année, et ce sans émettre de gaz à effet de serre : 24 tonnes de dioxyde de carbone sont alors évitées.

Une filière valorisée à l’échelle européenne

Ce constat nourrit des espoirs hors de France : c’est en effet dans un contexte d’intérêt international sur la filière hydrogène que le projet mosellan a pu voir le jour. Co-développé par un institut d’initiative franco-allemande, il a été financé à hauteur de 700 000 € (70%) par des aides de l’Union Européenne et fait partie d’un projet régional, Hydrogen Mobility Europe (H2ME), qui prévoit l’installation de 29 stations-service à hydrogène et le déploiement de 300 véhicules d’ici à 2020.

La CASC n’a donc pas investi au hasard : elle compte d’ores-et-déjà alimenter la flotte locale d’utilitaires avec ce tout nouvel équipement, mais l’expérimentation doit durer trois ans pour voir si le système peut être approprié par une population plus large et intégré à un réseau plus important.

Illustration : © Radio France