Le Danemark réactive modestement des incitations à l’achat de véhicules électriques

Un an après avoir soumis les véhicules électriques à la taxe sur l’immatriculation, le gouvernement danois a décidé de réaménager le calendrier de taxation prévu initialement pour redynamiser le marché. Une façon de montrer que, si un pays souhaite convertir durablement son parc automobile au zéro émission, les politiques incitatives doivent être construites dans la durée.

Au pays où le vélo est roi, l’automobile n’a pas la cote. Pour exemple, la ville de Copenhague a tellement massivement investi en faveur des aménagements cyclables qu’elle a accueille désormais davantage de vélos (265 700) que de voitures (252 600)* – un record à l’échelle mondiale. Dans le même temps, le Danemark a mis en place la taxe à l’immatriculation de véhicules la plus élevée d’Europe puisqu’elle peut atteindre 180%.

C’est dans ce contexte que le royaume a un temps soutenu l’acquisition des véhicules électriques, avant de les soumettre en partie à la taxe. L’effet sur les ventes a été immédiatement perceptible. Alors que l’électrique représentait 2% des ventes de véhicules neufs en 2015, la part de marché a chuté un an après à 0,4% avec à peine un millier d’immatriculations.

Le contre-exemple danois venait ainsi nous rappeler que les politiques publiques de soutien doivent être confirmées dans le temps pour que le marché puisse durablement prospérer. Car, ce qui est en jeu, comme le rappelle Lærke Flader à la tête de l’association Dansk Elbil Alliance, ce ne sont pas « seulement les ventes de véhicules électriques, mais la qualité de l’air dans nos villes ».

5 000 véhicules électriques bénéficiaires d’une taxe allégée

Face à ce recul, le gouvernement danois ne propose pas réellement de volte-face mais un aménagement du calendrier de taxation des véhicules électriques. Au lieu de payer des droits à hauteur de 40% comme ce qui était programmé, le nouvel acquéreur bénéficiera d’un taux gelé à 20% pour les 5 000 premières immatriculations ou jusqu’au 1er janvier 2019. Le pourcentage sera ensuite progressivement révisé pour atteindre les 100% en 2022.

D’autres mesures incitatives ont été introduites, comme la possibilité de déduire jusqu’en 2021 des frais d’immatriculation 1700 couronnes (environ 230 €) par kWh de batterie embarquée dans la limite de 45 kWh. Une aubaine, alors que les frais démarrent à partir de 20 000 couronnes. La trêve sera en revanche de courte durée puisque le gouvernement prévoit de taxer dès 2020 la recharge des véhicules électriques…

* Source : http://www.lemonde.fr/planete/article/2017/04/20/a-copenhague-le-velo-supplante-la-voiture_5113994_3244.html