Car Labelling de l’Ademe : le succès de l’électrique pénalisé par les SUV

Publiant la dernière édition de son étude Car Labelling résumant les comportements d’achats des automobilistes, l’Ademe alerte quant au développement du segment des SUV. Bien plus émetteurs en CO2 que les autres modèles, ils viennent pénaliser les progrès réalisés grâce aux voitures électriques dont les ventes ont augmenté de 25 % l’an dernier.

Nouveau recul pour le diesel

Avec une part de marché moyenne de 38,9 % en 2018, le diesel recule pour la sixième année consécutive. Si les conséquences du « dieselgate » permettent évidemment d’expliquer cette tendance, elle repose sur d’autres facteurs. Par exemple, l’évolution de la fiscalité qui tend à réduire les avantages du diesel sur l’essence et aussi le succès des plus petits modèles, aujourd’hui majoritairement proposés par les constructeurs dans des motorisations essence. Représentant 54,7 % des ventes l’an dernier, les véhicules à motorisations essence ont ainsi été les modèles les plus vendus en 2018.

Les énergies alternatives en nette progression

Si elles n’ont représenté que 6,4 % des ventes l’an dernier, les énergies alternatives ont enregistré une belle progression en 2018. S’accaparant 1,5 % du marché, l’électrique a enregistré une hausse de 25 % l’an dernier avec 31 055 voitures particulières immatriculées. Pour l’Ademe, cette croissance s’explique à la fois par les dispositifs d’accompagnement en vigueur mais aussi par la diversification de l’offre qui contribue à dynamiser les ventes.

Une tendance qui devrait se poursuivre au cours des prochains mois. « Le déploiement massif des bornes de recharge sur le territoire, l’amélioration de l’autonomie des nouvelles générations de batteries, ainsi que la réduction des coûts de fabrication et donc du prix de vente, devraient permettre une plus large diffusion des véhicules électriques » estime Sandrine Carballès, ingénieure au Service Transports et Mobilité de l’agence publique.

Des gains gommés par le succès du SUV

Alors qu’ils représentent en 2018 36 % des ventes, soit 3,9 % de plus qu’en 2017, les SUV ne sont pas sans conséquences sur les émissions globales de CO2. Plus lourds, plus gourmands en énergie et moins aérodynamiques, ils impactent fortement la moyenne d’émissions de CO2 de l’ensemble des véhicules neufs. En 2018, celle-ci s’est située à 112 g CO2/km par véhicule vendu, soit 1 gramme de plus qu’en 2017.

« Tous les gains réalisés sont annulés par la croissance de la part de marché des SUV » regrette Jérémie Almosni, chef du service Transport et Mobilité. Un phénomène en contradiction avec les ambitions affichées par l’Europe, à 95 g CO2/km dès 2021.

Illustrations : Ademe