Les constructeurs européens demandent 90 000 points de recharge pour camions électriques d’ici 2030

L’Association des constructeurs européens d’automobiles dresse un nouvel état des lieux du développement des camions électriques en Europe et estime que 90 000 points de recharge publics nécessaires au développement de la filière.

Si elle reste parmi les secteurs les plus impactés par la crise du coronavirus, l’industrie automobile européenne n’en oublie pas moins les objectifs climatiques qui lui sont imposés par les normes CAFE.

Avec quelques années de décalage par rapport à la voiture individuelle, le secteur du transport de marchandises devra également se soumettre à une importante réduction de ses émissions de CO2. Il y a quelques mois, l’Union Européenne a validé une baisse de 15 % en 2025 et 30 % à horizon 2030.

« Ces objectifs de CO2 pour les camions ont posé des jalons extrêmement difficiles » juge Henrik Henriksson, président du conseil d’administration de la section utilitaire de l’ACEA et PDG de Scania. « Pour réaliser ces réductions importantes, nous nous engageons et sommes prêts à commercialiser un nombre croissant de camions zéro émission ».

A horizon 2030, l’ACEA estime ainsi qu’environ 200 000 camions électriques devront circuler en Europe pour tenir les objectifs CO2 imposés par l’Union, alors que le diesel continue de représenter une majorité écrasante des ventes du secteur avec près de 98 % des immatriculations de camions moyens et lourds en 2019. Avec 700 unités écoulées l’an dernier, l’électrique n’a représenté que 0.2 % du marché.

Des infrastructures de recharge indispensables au développement du poids-lourd électrique

« Le déploiement d’un réseau dense d’infrastructures pour les camions à propulsion alternative est l’une des conditions préalables essentielles pour parvenir à un transport routier de marchandises neutre en carbone » souligne Henrik Henriksson qui appelle l’Europe à prendre « des engagements contraignants » avec les Etats membres par l’intermédiaire de sa directive sur les infrastructures de carburants alternatif. L’Union Européenne vient d’ouvrir de lancer une consultation pour préparer la révision de cette dernière, prévue pour 2021.

L’ACEA demande ainsi le déploiement d’au moins 17 000 points de recharge publics d’ici 2025 dont 13 000 proposant des puissances de charge supérieurs à 100 kW. Un chiffre qui s’accélère par la suite, avec un objectif final de 90 000 points de recharge à horizon 2030.

De nouvelles normes et un soutien financier

Pour l’ACEA, la démocratisation des infrastructures d’avitaillement pour les poids-lourds passe également par des processus de normalisation qui doivent « démarrer immédiatement ».

Un soutien à l’investissement des acteurs se révèle également nécessaire, tant par le biais des différents programmes pilotés par la commission européenne que par ceux portés par les Etats membres.