Quelles perspectives pour les bornes de recharge en Ile-de-France ?

L’Institut Paris Région a réalisé une étude dressant un état des lieux de la recharge publique pour véhicules électriques en région Ile-de-France et présente des bonnes pratiques et préconisations afin de guider les initiatives à venir.

Constitué de près de 70 pages, le rapport de l’Institut Paris Région se divise en plusieurs parties. Il commence par dresser un état des lieux du développement de la mobilité électrique en France. Des éléments de contexte globaux qui permettent d’introduire la question au cœur du rapport : le développement des infrastructures de recharge publique en Île-de-France.

Trois acteurs émergents

Alors que la fin du service Autolib’ à la mi-2018 a considérablement réduit l’offre de recharge, le rapport de l’Institut Paris Région appelle à encourager le regroupement des collectivités pour mieux gérer l’infrastructure. « La fin du service Autolib’ a démontré la difficulté pour les communes de se saisir des questions d’IRVE, notamment les plus petites. Pour des raisons d’efficacité de gestion et de cohérence des systèmes déployés, un regroupement des communes (notamment pour les plus petites) est évidemment souhaitable, avec transfert de la compétence IRVE » note le rapport.

A ce titre, le rapport note l’émergence de trois principaux acteurs porteurs d’une nouvelle dynamique en région francilienne :

  • Le SIPPEREC qui a déjà mis à disposition des communes un marché permettant la remise à niveau des bornes Autolib’
  • Le SIGEIF qui propose depuis février 2019 une solution « clé en main » pour l’installation et l’exploitation de bornes de recharge, en collaboration étroite avec les communes intéressées. « A ce jour, plus de 30 communes ont ainsi transféré leur compétence IRVE au SIGEIF – ou sont sur le point de le faire – afin de déployer un service de recharge sur des emplacements dédiés ou par la requalification d’une partie des anciennes stations Autolib’ » dévoile le rapport.
  • La Métropole de Paris qui a lancé en juillet 2019 un appel à initiatives privées pour faire émerger de nouveaux projets sur son territoire (hors Paris).

Trois entités avec trois visions différentes. Alors que le SIPPEREC et le SIGEIF se placent dans la continuité des actions déjà engagées avec un volet financier porté par la collectivité, la Métropole du Grand Paris préfère confier les déploiements à des acteurs privés.

Qualité de service et harmonisation du réseau

Au chapitre des préconisations, le rapport insiste sur les enjeux qualitatifs liés au développement du des différents réseaux.

« Les propriétaires de bornes doivent passer des contrats de maintenance rigoureux imposant des délais d’intervention les plus courts en cas d’avarie » avertit l’institut, pointant également du doigt la nécessaire harmonisation des services proposés à l’usager, voire de la tarification, pour faciliter la lisibilité du réseau par tous.

Bornes à la demande : un exemple à suivre

Au-delà des perspectives de déploiements sur la zone francilienne, le rapport s’intéresse dans sa dernière partie aux expériences menées sur d’autres territoires.

Parmi les initiatives citées figure le système de « borne à la demande » mis en place à Amsterdam et Saint-Etienne. « La mise en œuvre de déploiement de bornes à la demande est très intéressante. Qu’elle soit utilisée dans le cadre du déploiement d’un nouveau réseau ou pour l’étoffement d’un réseau existant, cette stratégie permet d’optimiser l’utilisation des infrastructures » note les auteurs.

Des aides pour l’installation de points de recharge

Plusieurs dispositifs d’aides sont accessibles pour faciliter et accélérer le déploiement de bornes de recharge sur la voirie.

Le programme ADVENIR prend ainsi en charge 40 % des coûts de fourniture d’installation dans la limite de 1 860 euros par point de recharge, dans la limite de 50 primes versées par bénéficiaire. Dans le cadre de borne déployée suite à la demande d’un utilisateur ne pouvant brancher son véhicule à son domicile ou à son travail, l’aide est abondée d’une surprime de 300 euros et la limite de 50 primes ne s’applique pas. Comme son nom l’indique, ADVENIR (pour « Aide au Développement des Véhicules Electriques grâce à de Nouvelles Infrastructures de Recharge ») ne concerne que les nouvelles infrastructures de recharge.

Aussi, la région Ile-de-France finance jusqu’à 50 % des frais de fourniture, d’installation, de raccordement et de mise en service dans la limite de 2 500 euros par point de recharge normale. Cette aide est disponible aussi bien pour les nouvelles bornes que la mise à niveau de celles déjà déployées.

Crédits illustration : IZIVIA