Le prix de vente des véhicules électriques pourrait être équivalent à celui des thermiques en 2022 en Europe

Après dix années consécutives de croissance, les ventes de voitures électriques devraient reculer de 18 % en 2020 en raison de l’épidémie de coronavirus. Une perte de vitesse qui ne sera cependant que temporaire selon BloombergNEF. Surtout, leur prix de vente des véhicules électriques pourrait être équivalent à celui des thermiques en Europe d’ici 2022.

Ralentir pour mieux repartir. Alors qu’elle n’échappera pas aux conséquences du Covid-19, la voiture électrique devrait repartir enregistrer une forte croissance au cours des années à venir souligne l’édition 2020 du « Electric Vehicle Outlook » de BloombergNEF qui estime que les véhicules électriques seront même moins impactés par la crise. Alors que les ventes mondiales de véhicules thermiques devraient reculer de – 23 % cette année, les ventes de voitures électriques particulières ne devraient chuter que de – 18 %, représentant 1,7 million d’immatriculation à travers le monde cette année.

« La pandémie de Covid-19 devrait provoquer un ralentissement majeur des ventes mondiales d’automobiles en 2020. Elle soulève des questions difficiles sur les priorités des constructeurs automobiles et leur capacité à financer la transition. La trajectoire à long terme n’a pas changé, mais le marché sera cahoteux au cours des trois prochaines années » prévient Colin McKerracher, responsable des transports avancés pour la BNEF.

Selon le cabinet d’études, les voitures thermiques ont atteint leur point culminant en 2017. Après un léger rebond en sortie de crise, elles poursuivront leur déclin pour progressivement laisser place à l’électrique.

Alors que la voiture électrique devrait représenter 7 % des ventes mondiales à horizon 2023, soit 5,4 millions d’unités, BNEF prédit un point de bascule à horizon 2025, date à laquelle les véhicules thermiques et électriques seront proposés au même prix. « La date variera considérablement en fonction des marchés » prévient toutefois BNEF qui annonce un équilibre pour les « grosses voitures » en Europe à compter de 2022 mais pas avant 2030 voire plus tard pour les petites voitures vendues en Inde ou au Japon.

A compter 2025, BNEF estime que les voitures électriques pourraient représenter 10 % des ventes mondiales de voitures particulières, puis 28 % en 2030 et 58 % en 2040. A cet horizon, l’électrique représentera environ 31 % de l’ensemble du parc roulant.

Sur les autres segments, le constat de BNEF est similaire. L’électrique devrait ainsi représenter 67 % des ventes de bus, 47 % des ventes de deux-roues et 24 % des ventes d’utilitaires légers.

Une montée en puissance qui ne sera pas sans conséquences sur le marché de l’énergie. Alors qu’ils devraient faire augmenter de 5,2 % la demande mondiale en électricité d’ici 2040, les véhicules électriques permettront d’économiser 17,6 millions de barils de pétrole chaque jour chiffre le rapport de BNEF.

L’hydrogène pour le transport lourd

Pour BNEF, les véhicules à piles à combustible ne viendront pas « empiéter » sur le marché des véhicules légers. A horizon 2040, ils devraient représenter moins de 1% de la flotte mondiale de voitures de tourisme. Ils seront en revanche bien plus présents sur le segment des véhicules « lourds ».

BloombergNEFestime ainsi que l’hydrogène pourrait représenter 3,9 % des ventes de camions et 6,5 % des ventes d’autobus à horizon 2040. Le succès de la technologie sera toutefois différent d’un marché à l’autre avec des parts plus élevées en Asie de l’Est et dans certaines parties d’Europe

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290 millions de bornes de recharge nécessaires

Au-delà des véhicules, le rapport de BloombergNEFévalue également les besoins en infrastructures.

« Nous estimons que le monde aura besoin d’environ 290 millions de bornes de recharge d’ici 2040, dont 12 millions dans les lieux publics » chiffre Aleksandra O’Donovan, en charge des transports électrifiés à la BNEF.

Au total, 500 milliards de dollars devront être investis pour développer les infrastructures au même horizon, dont 78 % dédiés au développement des infrastructures privées (domicile, bureau). Les 111 milliards de dollars restants devront être consacrés aux infrastructures de charge publiques.