Voiture électrique : comment l’Europe compte verdir les batteries
Le 9 décembre dernier, le Conseil et le Parlement européen ont conclu un accord provisoire sur le projet de règlement autour du cycle de vie et du recyclage des batteries. Explications…

Téléphones portables, ordinateurs, voitures électriques… de plus en plus présentes dans notre quotidien, les batteries vont devoir être plus vertes. Dans la continuité du pacte vert pour l’Europe et d’un premier projet de règlement présenté en 2020, le Conseil et le Parlement européen se sont entendus sur une nouvelle feuille de route visant à mieux encadrer l’utilisation des batteries sur l’ensemble de leur cycle de vie.
Encore dans l’attente d’une « adoption formelle » des deux institutions, le texte validé s’intéresse aussi bien à la production qu’au recyclage et introduit de nouvelles règles à destination des fabricants, que les batteries soient importées ou directement fabriquées en Europe.
Un sourcing plus transparent
Dès le 1er janvier 2024, les fabricants seront tenus d’établir une déclaration relative à l’empreinte carbone des batteries qu’ils commercialisent sur le sol européen. De l’extraction minière à la production jusqu’au recyclage, celle-ci tiendra compte de l’ensemble du processus. Purement informatives dans un premier temps, ces données devraient être utilisées dès 2027 pour imposer un plafond carbone aux fabricants. Un mécanisme qui permettrait de bannir du marché européen les batteries les plus polluantes.
L’information aux consommateurs sera également renforcée via un système d’étiquetage par QR-Code détaillant pour chaque batterie leur capacité, leur performance, leur durabilité et leur composition chimique.
Un recyclage plus efficace
En matière de collecte, les taux seront revus à la hausse. Fixés à 45 % pour les appareils portables, ils seront portés à 63 % en 2027 et à 73 % en 2030. Les batteries des moyens de transport légers (vélos, trottinettes, scooters) auront droit à des objectifs spécifiques : 51% d’ici 2028 et 61 % pour 2031.
Le règlement intégrera également de nouveaux seuils minimaux pour le recyclage. D’ici à fin 2027, les industriels devront être en mesure de recycler au moins 90 % du cobalt et du nickel. Pour le lithium, la limite est fixée à 50 % à fin 2027 mais devra ensuite atteindre 80 % en 2031.
A terme, la réutilisation des matériaux recyclés sera également imposée pour la construction de nouvelles batteries. Seront ainsi fixés des niveaux minimums de cobalt (16%), de plomb (85%), de lithium (6%) et de nickel (6%).
Seconde vie : un cadre spécifique pour la voiture électrique
Au-delà des objectifs généraux, le règlement européen prévoit aussi d’introduire des règles spécifiques pour les batteries embarquées à bord des voitures électriques. Objectif : inciter leur réutilisation en « seconde vie » avant leur recyclage final, par exemple dans le domaine du stockage stationnaire.
Pour la première fois, nous avons une législation sur l’économie circulaire qui couvre l’ensemble du cycle de vie d’un produit – cette approche est bonne à la fois pour l’environnement et l’économie. Nous nous sommes mis d’accord sur des mesures qui profitent grandement aux consommateurs : les batteries seront plus performantes, plus sûres et plus faciles à retirer. Notre objectif global est de construire une industrie européenne du recyclage plus forte, notamment pour le lithium, et un secteur industriel compétitif dans son ensemble, ce qui est crucial dans les décennies à venir pour la transition énergétique et l’autonomie stratégique de notre continent. Ces mesures pourraient devenir une référence pour l’ensemble du marché mondial des batteries.