Renault teste la recharge dynamique de la Kangoo ZE sur un démonstrateur près de Paris

Renault s’associe avec Qualcomm Technologies et VeDeCom pour tester la recharge dynamique sur sa Kangoo ZE dans le cadre d’un projet européen porté par 25 institutions. Cette expérimentation se donne pour objectif de viabiliser la recharge en route grâce à la technologie de l’induction, qui permet au conducteur de s’affranchir de tout branchement mais aussi d’éviter l’arrêt.

S’affranchir des branchements, câbles et autres prises : tel pourrait être le défi à relever pour la recharge des véhicules électriques dans les prochaines années. La recherche sur le sujet s’est déjà bien mise en route et se concentre notamment sur un système : celui de l’induction électromagnétique.

Point de fil, donc, mais un dialogue entre deux bobines, l’une dans le sol, et l’autre placée sous le plancher du véhicule. Cette dernière capte l’énergie de son homologue pour l’envoyer vers un convertisseur, qui recharge lui-même la batterie.

Intégrée dans plusieurs appareils du quotidien, comme les plaques de cuisson et à présent les chargeurs de téléphones portables, cette technologie reste néanmoins statique. Que l’on recharge un véhicule ainsi ou de manière conventionnelle, il faut dans tous les cas s’arrêter ; c’est donc pour éviter cette halte technique que Renault a eu l’idée de tester la recharge dynamique.

Un test de recharge par induction en cours sur des Kangoo ZE

Le constructeur au losange s’est donc associé avec l’entreprise américaine de nouvelles technologies Qualcomm et l’Institut de la transition énergétique pour le véhicule décarboné et communicant (VeDeCom) pour expérimenter la technologie en conditions réelles. En mars dernier, des tests avec des Kangoo ZE ont démarré sur une piste d’essais longue de 100 mètres et tout juste inaugurée par VeDeCom en région parisienne.

L’efficacité de la recharge a pu être appréciée sur un démonstrateur – équipé de plaques contenant plusieurs bobines – qui a officiellement été présenté jeudi dernier. Le système intégré à la route a été installé par Qualcomm Technnologies et VeDeCom, qui a également assuré l’équipement des Kangoo ZE avec Renault. Au total, deux véhicules roulant simultanément jusqu’à 100 km/h dans deux directions opposées peuvent être alimentés en même temps à une puissance de 20 kW.

À l’avenir, le développement d’une telle technologie devrait permettre d' »améliorer encore la facilité d’utilisation des véhicules électriques et leur accessibilité » prédit Eric Feunteun, directeur du programme Véhicules Électriques du constructeur français. De nouveaux tests prochainement réalisés par VeDeCom devraient permettre de mesurer l’efficacité, la praticité et la viabilité du système dans l’ensemble des situations de conduite.

FABRIC, un projet européen de développement de l’alimentation dynamique

Cette technologie a-t-elle un jour une chance d’alimenter nos véhicules ? Pourrait-elle un jour se généraliser sur nos routes ? Le programme FABRIC, dans le cadre duquel le test de la semaine dernière a eu lieu, se donne pour objectif de répondre à ces questions.

Ainsi baptisé pour désigner « analyse de FAisaBilité et développement de solutions de chargement sur Route pour les futurs véhicules éleCtriques », ce projet de 9 millions d’euros en partie supporté par des fonds européens vise à étudier « la faisabilité technologique, la viabilité économique et la durabilité socio-environnementale de la charge dynamique des véhicules électriques sans fil » d’après le communiqué de presse de Renault.

Actif depuis janvier 2014 et jusqu’à la fin de l’année, il repose sur la coopération de 25 partenaires, parmi lesquels des entreprises et des organismes de recherche, originaires de neuf pays dont la France. Si son objectif majeur est de tester la technologie, les acteurs engagés dans le projet y voient aussi une opportunité à plus long terme : pouvoir élargir les gammes de véhicules électriques grâce à la généralisation de la recharge par induction.

Si tel devait un jour être le cas, les constructeurs devraient intégrer la technologie dès la phase de conception. Par l’intermédiaire d’Eric Feunteun, Renault pose cependant comme condition de pouvoir le faire « à bord du véhicule et à l’extérieur pour un coût à trois chiffres ».

Illustration : © Renault