Enedis et RTE l’assurent : le réseau électrique pourra endosser le déploiement de la recharge rapide

620 639 : c’était fin juin, le nombre de véhicules électriques et hybrides rechargeables en circulation sur le territoire. Ils ont ainsi représenté près de 16 % du marché, et nul doute que leur part continuera de grandir au cours des prochains mois, au même titre que les besoins de recharge, notamment rapide, que cela induira et induit déjà. A ce sujet, Enedis et RTE ont étudié les impacts techniques et économiques des besoins d’infrastructures de recharge sur autoroute pour les 15 prochaines années… et se montrent très confiants.

Cette étude, menée par Enedis et RTE, est plus que jamais d’actualité : l’équipement des 415 aires de service des autoroutes (réseaux concédé et non concédé) en stations de recharge haute puissance, d’ici le 1er janvier 2023, est en cours de déploiement. Aujourd’hui, la moitié des aires de service serait équipée en recharge rapide.

Enedis et RTE envisagent deux scenarii, sur deux horizons de temps différents : 2028 et 2035. Dans le premier cas, les deux entités partent du principe que 5,3 millions de véhicules électriques et hybrides rechargeables en 2028 et dans le second, 15,6 millions en 2035 ; ce qui est cohérent avec les ambitions publiques définies dans la Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE) et la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC).

La recharge haute puissance s’intégrerait sans difficulté dans les réseaux électriques

Premier enseignement de l’étude : la somme des puissances appelées sur l’ensemble des aires atteindrait en 2035 entre 2 GW et 5 GW à l’échelle nationale, soit entre 4 MW et 12 MW en moyenne par aire. « La demande de puissance en recharge rapide est donc marginale à l’échelle nationale et ne se cumule pas avec la pointe nationale » précisent Enedis et RTE.

Pas de « défis techniques » particuliers ni « d’enjeux financiers » importants pour le déploiement de la recharge rapide

Par ailleurs, le raccordement des stations de recharge ne pose pas de difficulté technique. « Les coûts sont minimes par rapport à ceux pris en compte dans les trajectoires d’investissements des deux gestionnaires permettant la transformation des réseaux au service de l’ensemble de la transition énergétique », assure l’étude. Les coûts de développement des réseaux de transport et de distribution pour l’alimentation des stations de recharge sur autoroute sont estimés entre 300 M€ et 600 M€ d’ici 2035 (soit entre 20 et 40 M€/an), ce qui représente entre 0,3 et 0,6 % des investissements planifiés par les gestionnaires des réseaux de distribution et de transport sur la période. 80 % des coûts correspondent à des investissements sur le réseau de distribution qui accueillera 95% des bornes de recharge.

Une condition essentielle : l’anticipation par les porteurs de projet

Enfin, Enedis et RTE estiment que l’anticipation, par les porteurs de projet, des délais, est une condition sine qua non du « bon » déploiement de la recharge rapide. Les délais de 12 à 24 mois sont à prendre en compte pour permettre la réalisation des études, l’obtention des autorisations administratives et la réalisation des travaux d’adaptation requis. Les demandes de raccordement doivent donc être anticipées le plus en amont possible par les porteurs de projets pour permettre une bonne adéquation entre les besoins des utilisateurs et le dimensionnement des infrastructures.

Au sujet de la recharge autoroutière, retrouvez notre article sur le « plan d’action » de Jean-Baptiste Djebbari, ministre délégué aux transports, présenté en février 2021 ; – Lisez notre interview de Louis du Pasquier, responsable du déploiement des installations de recharge pour véhicules électriques pour VINCI Autoroutes.