Aurore Comte, E-Totem : « Avec la borne à la demande, l’installation se fait sous 3 mois »

Il y un an, à EVS32, était lancé le premier programme d’installation de bornes de recharge à la demande de France. Depuis, 38 nouvelles bornes ont été déployées par E-Totem sur le territoire de la Métropole de Saint-Etienne. Aurore Comte, Directrice des opérations à E-Totem, revient sur le projet.

Le programme de bornes à la demande à Saint-Etienne a été lancé il y a un an, à EVS32. Quel bilan tirez-vous de cette première année ?

Aurore Comte : En un an d’exploitation du réseau, nous avons installé 38 bornes de recharge, dont 8 rapides 50kw. Les demandes d’installation arrivent au fil de l’eau et répondent chacune à une demande d’utilisateurs.

Les conducteurs de véhicules électriques ont-ils été réceptifs à ce dispositif ou avez-vous rencontré des difficultés ?

Les demandes résultent d’un travail terrain de fond sur le territoire pour faire connaitre l’offre et la faire vivre. Nous avons par exemple une école de conduite qui souhaite convertir une partie de sa flotte, un groupement de médecins d’un hôpital dont le besoin est d’avoir une borne devant l’entrée du site car ils n’ont pas le budget pour investir sur le parking privé, des particuliers disposant de prises domestiques et souhaitant avoir des bornes accélérées à proximité de leur domicile, des professions libérales n’ayant pas de solution de charge et se déplaçant en centre-ville… Pour rappel, les bornes rapides ne sont pas soumises à demande.

Comment s’organise l’installation d’une borne ? Au bout de combien de temps après la demande la borne est-elle disponible pour les automobilistes ?

En se rendant sur le site dédié, les conducteurs ont accès à une carte présentant les emplacements pré-étudiés, validé par la collectivité et validé techniquement par ENEDIS. En choisissant l’un de ces emplacements, si la demande est complète et qualifiée, la borne sera installée en 3 mois. Chacun a également la possibilité de nous envoyer une demande sur un emplacement non étudié, dans ce cas le délai est à 6 mois. A ce jour, seule une demande sur un emplacement non pré-étudié a été validée et est en cours de déploiement, la majorité des demandes sont faites sur des emplacements étudiés.

Par rapport à une installation classique, qui finance le projet ?

Le déploiement est entièrement financé sur fonds privés, la collectivité ne débourse rien. Notre programme prévoit des installations entièrement financées par la société de projet que nous avons monté avec notre investisseur DEMETER, gérant le FMET. De ce fait, l’installation est gratuite pour le demandeur ou la collectivité. Surtout, la demande d’installation répond à un besoin qualifié.

Prévoyez-vous des évolutions du dispositif à moyen terme ?

Le principal changement concerne le délai de déploiement qui devrait être prolongé puisqu’il devait s’arrêter en juin 2020. Depuis le début de la crise sanitaire les installations sont à l’arrêt, nous allons donc prolonger le programme afin de continuer à répondre aux besoins des conducteurs de véhicules électriques, privés ou professionnels. Ce programme est également à destination des concessions et leur apporte une aide à la vente, en rassurant leurs clients.

Avez-vous prévu d’autres projets de déploiement à la demande ?

Nous avons été les premiers à importer ce modèle en France, depuis d’autres exploitants ont proposés ce modèle à d’autres collectivités mais sous des formes différentes, sans pré-étude des emplacements, donc avec des délais plus longs. Nous avons développé une ingénierie de projet, une expertise de mise en place de réseau à la demande que nous sommes prêts à dupliquer sur d’autres territoires. Nous travaillons effectivement avec plusieurs collectivités pour avancer dans ce sens. Notre force est de maitriser toute la chaine de valeur en interne ; conception et fabrication de bornes, édition du logiciel de supervision, ingénierie financière et projet et exploitation du réseau.