CORAM : un comité pour soutenir l’électromobilité et l’innovation

Lancé par le gouvernement, le comité d’orientation pour la recherche automobile et mobilité entre dans le cadre du plan de relance automobile présenté le 26 mai. Il vise à faire de la France l’une des premières industries productrices de véhicules à faibles émissions au monde d’ici 10 ans.

Le premier comité d’orientation pour la recherche automobile et mobilité (CORAM) a réuni des représentants du gouvernement aux côtés de Luc Chatel, du président de la Plateforme automobile et des dirigeants des principaux industriels de la filière automobile (PSA, Renault, Michelin, Valeo, Faurecia, Plastic Omnium et Bosch notamment).

Travailler sur les composantes clés du véhicule électrique

La maîtrise des composantes clés des véhicules électriques et hybrides rechargeables apparait comme nécessaire pour assurer le développement de ces modèles. Parmi elles, il y a tout d’abord l’électronique de puissance, qui permet de convertir et délivrer l’énergie dont une voiture électrique a besoin. Celle-ci dispose d’une feuille de route portée par la PFA et la filière électronique qui ambitionnent notamment de développer et de produire en France des modules électroniques de nouvelle génération.

Également cruciales, les actions de recherche & développement liées aux futures générations de batteries doivent être encouragées. Dans son rapport, le CORAM évoque entre autres la conception de batteries à électrolytes solides, de batteries sodium-ion ou de batteries lithium-soufre.

« Les trois principaux défis des packs batteries sont une compétitivité technologique, une baisse des coûts et une sécurité intrinsèque » résume le comité qui invite à se baser sur les compétences académiques (CEA, CNRS…) et industrielles du pays (SAFT, PSA, Bolloré, Arkema, Solvay) pour avancer sur le développement d’une nouvelle technologie de cellules. « Le cycle d’introduction d’une technologie de cellule de rupture se situe entre 6 et 8 années. Pour permettre la mise sur le marché de la génération 4 à haute performance en 2025, les nouveaux matériaux doivent être arrivés à maturité industrielle 3 ans avant c’est-à-dire en 2022 » estime le CORAM.

Financer la montée en puissance de l’hydrogène

L’hydrogène est aussi placé au cœur de la feuille de route du CORAM, qu’il présente comme un objectif à « moyen-long terme ». « La croissance du marché mondial de l’hydrogène impose à la filière française de se renforcer et d’accroître rapidement ses capacités de production » précise le comité. La France est déjà bien positionnée sur le marché mondial avec des groupes comme Michelin, Plastic Omnium, Faurecia, Renault ou PSA ainsi que des PME spécialisées tels que Safra ou Symbio.

« Il est important de soutenir les projets de R&D et d’innovation collaboratifs portés par les acteurs de la filière sur des équipements (piles, réservoirs, compresseurs d’air, électronique de puissance etc…) pour permettre de produire en masse et à un coût compatible avec les contraintes de l’industrie automobile » souligne le rapport. Sur ce point, des travaux sont engagés, notamment l’appel à manifestation d’intérêt « Projets innovants d’envergure européenne ou nationale sur la conception, la production et l’usage de systèmes à hydrogène » qui devrait permettre de financer un certain nombre de projets pour amorcer le démarrage de la filière.

Soutenir 27 projets innovants en matière de mobilité

Enfin, dans le cadre du 3ème programme d’investissements d’avenir, 150 millions d’euros seront mobilisés pour contribuer à la relance de la filière. Le CORAM a d’ores et déjà sélectionné 27 projets susceptibles d’être financés par l’Etat, en échange d’engagements et d’investissements des industriels. Les projets les plus avancées devraient débuter en septembre prochain.

Crédits illustration : Plateforme Automobile