La recharge bidirectionnelle expérimentée sur des bus électriques à Londres

Enjeu technologique majeur pour le futur de la mobilité électrique, la recharge bidirectionnelle rend possible l’échange du flux d’énergie entre le réseau et un véhicule pour lui permettre à la fois de se recharger, mais aussi d’alimenter le système électrique. A Londres, le projet Bus2Grid expérimente la recharge bidirectionnelle (vehicle-to-grid) sur 28 bus électriques. Une flotte qui représente un potentiel de plus de 1 MW d’énergie pouvant être réinjectée dans le réseau.

A l’honneur du Livre-Blanc de l’Avere France dédié à la recharge intelligente des véhicules électriques, le vehicle-to-grid (V2G) prend son envol un peu partout en Europe. Jusque là essentiellement expérimentée sur des voitures particulières et de petits utilitaires, la technologie est également capable d’intégrer des véhicules de plus gros gabarits. C’est ce que prouve le projet londonien Bus2Grid qui expérimente le système sur une flotte de 28 bus électriques.

Dirigé par SSE Enterprise, le projet est financé par le gouvernement britannique et compte pour partenaires Transport for London et l’opérateur de bus Go Ahead. Sur une période de trois ans, il sera progressivement étendu à une flotte de 100 bus électriques.

Les bus électriques testés dans le cadre du projet sont fournis par le constructeur britannique Alexander Dennis Limited (ADL), associé au chinois BYD. Parmi eux figurent des Enviro400EV, mythiques bus rouge à impériale de la capitale britannique.

Recharge bidirectionnelle : un potentiel énorme

Déjà très prometteuse sur le segment de la voiture individuelle, la recharge bidirectionnelle affiche un potentiel encore plus important sur les véhicules lourds dont les capacités batteries sont bien plus importantes. Les 28 bus électriques de cette première flotte test représentent ainsi un potentiel de 1 MW d’énergie qui pourra être réinjecté dans le réseau en cas de besoin. Si l’ensemble des 9 000 bus circulant dans les rues de Londres venaient à être converti, l’énergie stockée serait suffisante pour alimenter plus de 150.000 foyers rapportent les médias britanniques.

« Nous pourrions les utiliser comme dispositifs de stockage d’énergie qui pourraient nous aider à augmenter le volume d’énergie renouvelable exportée sur le réseau alors que l’offre pourrait autrement dépasser la demande » cite pour exemple Ian Cameron, responsable de l’innovation chez UK Power Network.

« Les gros véhicules électriques peuvent soutenir le système énergétique. Mais cela implique de créer de nouvelles façons de travailler entre les services énergétiques, les gestionnaires de réseaux et les fournisseurs de transport » complète Stephen Hall de l’Université de Leeds, associée au projet. Outre son volet technique, Bus2Grid vise justement à définir de nouveaux modèles commerciaux pour favoriser l’essor de ce nouvel écosystème.