Etude comportementale Enedis : 4 questions à Pierre de Firmas, nouveau Directeur Mobilité Electrique d’Enedis

Enedis a publié une nouvelle étude comportementale des possesseurs de véhicules électriques et hybrides rechargeables. Un an après la première, il s’avère que les comportements des usagers ont évolué, notamment sur le nombre de kilomètres parcourus et sur la recharge. Pour entrer dans le détail, nous avons interrogé Pierre de Firmas, le nouveau Directeur Mobilité Electrique d’Enedis.

Bonjour Pierre de Firmas ! Vous êtes le nouveau Directeur Mobilité Electrique d’Enedis. Quelles sont vos ambitions pour ce poste et quels sont les premiers projets que vous allez mettre en place ?

Au-delà de ma prise de poste il y a surtout l’ambition que porte Enedis depuis plusieurs années et qui a été réaffirmée dans le Projet Industriel et Humain emmené par Marianne Laigneau Présidente du Directoire d’Enedis : nous devons maîtriser nos émissions de CO2 et plus largement préserver notre planète et pour cela nous devons passer des bonnes intentions à l’action.

Enedis a un rôle clé à jouer dans la transition écologique et tout particulièrement en accompagnant l’écosystème dans le développement de la mobilité électrique : l’électrification du transport, le secteur le plus émetteur de CO2 en France, est une priorité pour décarboner l’économie du pays à 2050. Et c’est sur le réseau public de distribution d’électricité dont Enedis est le principal gestionnaire que vient se connecter la mobilité électrique, au même titre que les énergies renouvelables et les nouveaux producteurs d’électricité.

Pour que 2021 et les années suivantes confirment l’essor de la mobilité électrique amorcé en 2020, il faut que les conditions à l’accélération de ce développement soient réunies et il faut dégager la route des obstacles qui entravent ce mouvement. A Enedis, nous allons par conséquent concentrer notre action sur trois volets clefs : – Faciliter et accélérer l’équipement en infrastructures de recharge du résidentiel collectif, par le biais de solutions collectives mais surtout optimisées pour le client ; – Accentuer notre présence auprès des collectivités territoriales ou encore des syndicats d’énergie dans l’élaboration des schémas directeurs IRVE, en apportant notre connaissance des territoires et du réseau ; – Travailler avec les autoroutiers du réseau concédé et les opérateurs de recharge en vue d’anticiper le déploiement de points de recharge rapide pour les longues distances ; ces derniers représentant des travaux longs et parfois complexes à réaliser. En parallèle, Enedis poursuivra bien-sûr à cadence soutenue l’électrification de sa propre flotte et l’équipement de ses sites en infrastructures de recharge.

Enedis vient de publier les résultats d’une enquête menée auprès de 805 possesseurs de véhicules électriques et hybrides rechargeables pour connaître leurs comportements. Quels sont les principaux éléments à retenir et surtout, y a-t-il des changements notables par rapport à l’étude de l’an passé ? Oui, nous avons en effet souhaité reconduire cette enquête un an seulement après sa première édition afin d’approfondir notre connaissance des usagers de la mobilité électrique, leurs habitudes de roulage et de recharge dans un écosystème qui évolue très vite. Cette nouvelle édition nous a permis de confirmer certains comportements qui s’inscrivent dans la durée, mais également d’identifier de nouvelles tendances.

Par exemple, on constate que la voiture électrique continue à s’intégrer parfaitement dans la vie quotidienne des répondants à l’enquête puisque 85% d’entre eux n’ont pas augmenté leur abonnement électrique en vue de la recharge de leur véhicule électrique. Une évolution modique mais notable : les possesseurs de véhicules 100% électriques se rechargent moins souvent mais plus longtemps qu’il y a un an. Nous pensons que cette évolution est due à l’augmentation de l’autonomie des batteries, et au fait que les utilisateurs sont de plus en plus confiants dans l’autonomie de leur véhicule. Point à souligner également : les habitants en immeuble sont désormais 54 % à effectuer leur recharge principale à domicile contre 47 % en 2019. La recharge publique reste quant à elle exceptionnelle : 88% des répondants n’utilisent jamais ou presque jamais les bornes de recharge publiques.

La recharge est souvent pointée du doigt par les propriétaires de modèles électriques et PHEV. Si la France comptait, au 1er février 2021, 31 206 points de recharge ouverts au public, votre enquête confirme que la plupart des utilisateurs se branchent à domicile (89 %). A ce niveau, quels enseignements retirez-vous de votre enquête ?

Lorsqu’elle est possible, la recharge à domicile présente de nombreux avantages : simplicité, économie, fiabilité… Pour les trajets du quotidien elle est largement suffisante puisque d’après notre enquête la distance moyenne parcourue quotidiennement est de 44km pour une autonomie moyenne de 257km. Il ressort de l’enquête que la recharge principale s’effectue très majoritairement à domicile pour les habitants en maison individuelle. Pour les habitants en immeuble même si, comme je l’évoquais tout à l’heure, le taux de ceux qui rechargent à leur domicile augmente, les bornes accessibles au public restent une bonne alternative lorsque la recharge à domicile n’est pas possible.

Cette enquête confirme que les habitudes évoluent très rapidement : un usage qui était ultra marginal il y a encore trois ou quatre ans, est aujourd’hui regardé non plus comme une innovation réservée aux afficionados des nouvelles tendances à la mode mais comme une véritable alternative à la mobilité thermique. Cela nous encourage à accentuer nos travaux avec les acteurs de l’écosystème et les pouvoirs publics pour industrialiser les solutions de recharge en itinérance, l’équipement des résidences collectives et donner aux foyers qui résident en immeuble (1 foyer sur deux !) cet accès à la mobilité électrique.

Avez-vous des conseils à donner aux actuels et futurs propriétaires de voitures électrifiées rechargeables pour optimiser la consommation et l’utilisation de leur recharge ?

La nouvelle enquête nous apprend que 40% des utilisateurs contre 37 % l’année précédente disposent d’un système de pilotage de la recharge. Ils sont principalement motivés par la réduction de leur facture d’électricité grâce aux Heures Pleines / Heures Creuses. On voit que piloter la recharge de sa voiture pour bénéficier de tarifs avantageux est une pratique en augmentation qui peut faire réaliser des économies, tout comme différer la recharge de sa voiture dans la journée pour éviter d’augmenter l’abonnement souscrit auprès de son fournisseur ou enfin, dans des cas encore un peu exceptionnels, de recharger sa voiture grâce au surplus d’énergie produit par une installation de panneaux solaires, sur sa maison par exemple. Nous avons d’ailleurs publié en décembre dernier un rapport avec des données chiffrées sur le sujet et qui est consultable sur enedis.fr.

L’enquête complète est à télécharger via ce lien.