Bornes de recharge : les constructeurs invitent l’Europe à redoubler d’efforts

Alors que l’Europe propose un durcissement des règles d’émissions de CO2 à horizon 2030, l’ACEA a publié sa note de position. Un document dans lequel l’association appelle à ce que la définition des nouvelles règles soient corrélées à la montée en puissance des infrastructures de recharge.

En matière de mobilité décarbonée, l’engagement ne peut être unilatéral ! C’est le sens du message adressé par l’association européenne des constructeurs automobiles (ACEA) à l’Europe. Dans une note de position d’une quinzaine de pages, l’ACEA évalue la proposition de révision de la réglementation CO2 pour 2030 et s’inquiète une nouvelle fois du retard pris dans le domaine des infrastructures de recharge.

Des objectifs stricts à imposer aux Etats membres

Pour l’ACEA, la révision à venir des seuils d’émissions de CO2 pour les voitures particulières et les utilitaires ne pourra se faire sans objectifs stricts en matière d’infrastructures de recharge (retrouvez à ce lien notre baromètre de février 2021). En cours de révision, la directive européenne sur les carburants alternatifs (AFI) devra imposer des seuils de déploiement aux Etats membres. L’ACEA n’est pas le seul organisme à vouloir faire évoluer la directive en ce sens. D’autres entités comme l’ONG Transport & Environment (T&E) appellent à la transformer en règlement, plus contraignant.

« Les énormes investissements de notre industrie dans les véhicules à propulsion alternative portent leurs fruits. L’année dernière, près d’une voiture sur 10 immatriculée au sein de l’Union européenne était rechargeable. Mais cette tendance ne peut être soutenue que si les gouvernements commencent à faire des investissements correspondants dans les infrastructures » insiste Oliver Zipse, président de l’ACEA et PDG de BMW, qui appelle à ce que la mise en œuvre des nouveaux objectifs CO2 soit liée au déploiement des infrastructures correspondantes.

« Pour l’adoption des véhicules électriques, une logique simple s’applique : le nombre de points de recharge et de stations hydrogène que les États membres de l’UE s’engagent réellement à déployer dans le cadre de l’AFID déterminera ce qu’est un objectif de CO2 réaliste pour 2030 » souligne le Président de l’ACEA.

Selon les estimations de l’ACEA, au moins trois millions de points de recharge publics seront nécessaires pour atteindre les objectifs de réduction de CO2 prévus à horizon 2030. Aujourd’hui, l’Europe n’en compte que 225 000.

Faciliter le déploiement des infrastructures privées

Au-delà de l’infrastructure publique, l’ACEA appelle l’Europe et les Etats membres à se mobiliser pour faciliter le déploiement de bornes de recharge dans la sphère privée et sur les lieux de travail.

« Les constructeurs automobiles restent pleinement engagés dans une mobilité neutre en carbone et nous apportons la technologie requise sur le marché à un rythme très rapide. Mais cela ne peut pas être une obligation unilatérale » avertit le représentant de l’ACEA.

Accéder à la note de position :

https://www.acea.be/uploads/publications/ACEA_Position_Paper-Review_of_the_CO2_Regulation_for_cars_and_vans.pdf