A Contresens : le film anti fake-news sur la voiture électrique

Présenté en avant-première le 4 novembre dernier, le film documentaire « A contresens » s’attaque aux idées reçues qui entourent le véhicule électrique.

Bilan énergétique défavorable, batteries impossibles à recycler, conditions d’extraction déplorables du lithium et du cobalt… tant chez les médias que sur les réseaux sociaux, de nombreuses informations cherchent à faire croire que la voiture électrique n’est pas aussi écologique qu’on le prétend. C’est en partant de ce constat que l’ingénieur Marc Muller et le journaliste Jonas Schneiter ont eu l’idée de lancer un vaste travail d’enquête. Durant deux ans, ils sont partis sur le terrain pour vérifier une à une les informations diffusées dans les médias. Une investigation dont les conclusions sont résumées dans le film documentaire « A Contresens », diffusé en avant-première a eu lieu le 4 novembre dernier.

« Alors que la voiture électrique est au coeur d’une guerre de l’information, ce documentaire cherche à distinguer, en allant sur le terrain, le vrai du fake » souligne le site internet du film.

Cobalt et lithium

Pointées du doigt dans un rapport d’Amnesty International datant de 2016, les conditions d’extraction du Cobalt en République Démocratique du Congo ont poussé les deux réalisateurs à se rendre sur place. En premier lieu pour vérifier si le travail des enfants évoqué par l’ONG était bien une réalité. Le constat : aucun enfant dans les mines désormais exploitées par des grands groupes industriels où les solutions d’extraction sont entièrement mécanisées.

Au final, seules les mines illégales dans lesquelles des familles creusent la terre pour trouver du minerai à revendre sont susceptibles d’employer des enfants. Des exploitations qui ne sont pas utilisées par les fabricants de batteries.

En Amérique du Sud, au Chili, Marc Muller et Jonas Schneiter ont également pu vérifier les conditions d’extraction du lithium où le pompage de la saumure et son traitement entraineraient sont présentés comme la source d’importants problèmes de ravitaillement en eau potable pour la population. Sur place, les deux enquêteurs ont pu échanger avec industriels, habitants et ONG. « Aucune étude sérieuse ne prouve la nocivité du pompage sur l’environnement mais aucune ne prouve le contraire non plus » soulignent les deux auteurs.

La question des terres rares

Régulièrement pointés du doigt, les besoins en terres rares de la voiture électrique ont été vérifiés. Sans avoir à traverser la planète, Marc Muller a décidé de démonter une Renault ZOE et une Fiat Punto thermique. Une fois encore, le résultat va en faveur de l’électrique. Alors que la ZOE est dépourvue de terres rares, la Punto en contient dans son pot catalytique.

Quid du recyclage ?

Régulièrement évoquée par les détracteurs de la voiture électrique, le recyclage des batteries a lui aussi fait l’objet d’une enquête approfondie. Une fois encore, Marc Muller s’est rendu sur place. Cette fois en Europe en allant visiter l’usine d’Umicore en Belgique. Le constat est sans appel : 95 % des composants des batteries peuvent être recyclés, Cobalt compris. Une réalité qui va bien au-delà du seuil minimal de 50 % exigé par la Commission européenne.

Comment voir le film ?

Le film était disponible sur le site https://acontresens-lefilm.fr/… jusqu’au 14 novembre. « Nous sommes actuellement en discussion avec des diffuseurs pour continuer de montrer ce film à toutes celles et ceux qui s’y intéressent… » peut-on lire sur le site.

D’une durée de 96 minutes dans sa version d’origine, le documentaire pourrait être ramené à un format raccourci à 52 minutes pour être plus facilement diffusé à la télévision. « Des tractations sont en cours avec des chaînes TV finlandaise et britannique » font savoir les auteurs qui invitent les spectateurs à se rendre sur l’application « Prove it » pour retrouver l’intégralité des sources qui ont permis de construire l’enquête.