L’écosystème de l’électromobilité mobilisé face à l’objectif 2040

L’Avere-France, le Comité des Constructeurs Français d’Automobiles (CCFA), France Hydrogène (ex-AFHYPAC), la Plateforme Automobile (PFA) ainsi que l’Union Française de l’Electricité publient aujourd’hui, quasiment un an jour pour jour après la promulgation de la loi d’orientation des mobilités (LOM), un rapport commun autour de l’objectif 2040 inscrit dans cette loi et du rôle que l’électromobilité joue et jouera dans l’accélération des ventes de véhicules à faibles émissions.

Si le but de ce travail collaboratif n’est pas de juger de l’atteinte ou non de cet objectif, il a pour but d’aider, notamment les décideurs publics, à identifier les initiatives à prendre dès à présent et les verrous à lever (aux niveaux national et européen) pour s’inscrire, autant que possible, dans le cadre de cet horizon.

Ce travail commun a été structuré selon trois périodes de temps qui se caractérisent par des niveaux d’incertitudes différents, et qui permettent d’identifier les initiatives à prendre sur le court, moyen et long terme pour réussir la transition vers les mobilités de demain et ainsi s’inscrire sur la trajectoire de « l’objectif 2040 » de la LOM.

Retrouvez le rapport en intégralité ICI

L’électromobilité : une solution incontournable face aux enjeux climatiques et de qualité de l’air

Au regard des objectifs de décarbonation du secteur des transports poursuivis, que ce soit aux niveaux européens ou français, en 2030 ou en 2050, les véhicules électriques, c’est-à-dire les véhicules électriques à batterie et les véhicules à hydrogène à pile à combustible, ainsi que les différentes hybridations basées sur l’une et/ou l’autre de ces deux technologies, permettent de répondre pleinement à l’objectif du zéro-émission à l’usage si l’électricité ou l’hydrogène consommés sont produits de façon décarbonée. C’est bien pour cela que la coopération entre filières automobile et énergétique a dans ce cadre tout son sens, dans la mesure où une approche globale de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), concernant le transport et l’énergie notamment, est nécessaire.

Ces véhicules permettent en outre de répondre à l’impératif d’amélioration de la qualité de l’air et de réduction des nuisances sonores dans nos villes : en France, les mobilités sur route représentent environ 15 % des émissions de particules fines et plus de la moitié des émissions d’oxydes d’azote.

Enfin, les modifications sociétales anticipées vis-à-vis de la mobilité ainsi que le développement de la mobilité connectée et des services associés (free-floating, véhicules partagés, intermodalité, etc.) rendent le VE particulièrement pertinent.

Un essor de l’électromobilité confirmé à l’horizon 2030

A moyen terme, les projections de la filière tablent sur une part de marché de près de 64 % de véhicules légers en bas-carbone en 2030, dont 39 % de VEB, 24 % d’hybrides rechargeables et 1 % VEH PAC, soit environ un parc de véhicules électrifiés d’environ 7,5 millions d’unités dont 300 000 véhicules hydrogène. A plus long terme, la loi d’orientation des mobilités tout comme la Stratégie Nationale Bas-Carbone notamment permettent aux acteurs concernés d’avoir une visibilité sur la place visée de l’électromobilité dans le parc de véhicules.

Cet essor de l’électromobilité s’inscrit également dans un mouvement mondial : les engagements en faveur de la mobilité zéro-émission pris par différents pays, régions ou villes (Chine, Californie, Inde, etc.) parfois assorties de politiques industrielles très ambitieuses font de celle-ci un enjeu central de compétitivité. La réalisation d’une trajectoire dynamique et anticipée en France peut et doit contribuer à préserver et renforcer la place de la filière française dans la compétition mondiale y compris s’agissant de la production de batteries et d’hydrogène.

Mettre en place un environnement favorable à la montée en puissance des véhicules à zéro émission

S’il est évident que l’électromobilité sera au cœur du développement de véhicules zéro-émission, il est plus que nécessaire de lever les verrous restants. C’est dans cet esprit qu’ont été identifiées collectivement plusieurs conditions clés pour l’atteinte de l’objectif :

  • 1.Renforcer les dispositifs de soutien à l’achat pendant la première phase de l’essor des véhicules électriques pour permettre un changement d’échelle et avoir une politique fiscale adaptée sur le long terme pour favoriser le recours aux énergies décarbonées.
  • 2.Réduire les coûts des VE (VEB et VEH PAC) pour les rendre accessibles au plus grand nombre, tout en veillant à améliorer la compétitivité des sites de production en France pour conserver et même conforter la production automobile dans notre pays.
  • 3.Rendre compétitive l’offre d’hydrogène bas carbone dans les infrastructures publiques de distribution de carburants.
  • 4.Développer de façon massive les infrastructures publiques et privées – notamment dans les logements collectifs (droit à la prise) – pour accompagner et favoriser la demande en véhicules électrifiés,
  • 5.Garantir l’adaptation aux mutations industrielles : planifier conjointement entre Etat et représentants industriels les évolutions nécessaires en emplois, compétences, moyens de production, et les investissements nécessaires pour faire de l’Europe une force économique dans le développement et la production des batteries et des piles à combustibles,
  • 6.Souligner la pertinence environnementale de l’électromobilité et renforcer celle-ci en prenant en compte, sur toute la chaîne de valeur, les enjeux en matière de production d’énergie (hydrogène et électricité), localisation en France de la production de batteries ainsi que de piles à combustible et de leur recyclage.
  • 7.Accompagner la montée en puissance de l’électromobilité et les opportunités pour les réseaux électriques.

Retrouvez le rapport en intégralité ICI

Ces conditions clés de réussite sont détaillées dans le rapport de l’étude, accompagnées de recommandations concrètes pour les mettre en œuvre. Pour cette mise en œuvre, les fédérations et associations ayant contribué à ce rapport restent pleinement engagées pour assurer l’atteinte des objectifs de décarbonation du secteur des transports.