L’électrification au cœur du débat sur le B100 et l’E85 : l’Avere-France alerte sur la désinformation en cours à l’Assemblée nationale
Dans le cadre des débats sur le projet de loi de finances 2026, l’Avere-France alerte sur la désinformation entourant le véhicule électrique et défend une fiscalité écologique alignée avec les objectifs climatiques, face aux controverses sur le B100 et l’E85.

À l’occasion des débats budgétaires sur le projet de loi de finances pour 2026, l’article 5 portant sur la suppression du tarif préférentiel d’accise du B100 et l’ajustement des avantages fiscaux liés à l’E85 suscite de nombreuses réactions. Cette évolution s’inscrit – selon le gouvernement – dans un objectif de rationalisation des niches fiscales, afin de les orienter vers les solutions contribuant réellement à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Dans ce contexte, l’Avere-France regrette que les discussions aient donné lieu à des attaques infondées sur le véhicule électrique, en ce qui concerne son bilan environnemental et sa provenance géographique. Selon les études de référence, les VE ont un bilan environnemental 3 à 5 fois inférieur aux véhicules thermiques. Et contrairement aux affirmations avancées, la majorité des véhicules électriques immatriculés en France ne proviennent pas de Chine, une réalité encore renforcée depuis 2023 avec l’entrée en vigueur du score environnemental. Moins de 15% des véhicules électriques légers immatriculés en France sont assemblées en Chine.
L’association souhaite aussi réagir sur le fond de ce sujet important de fiscalité écologique. Malgré ce qui est souvent mis en avant, la conversion d’un véhicule thermique au B100 ou à l’E85 ne participe pas systématiquement à faire baisser les émissions de CO2. Selon l’IFPEN dans une étude comparative des carburants alternatifs commandée par le ministère de la Transition écologique, il est bien démontré que : « les carburants testés (HVO, GTL, B100) sont tous – du réservoir à la roue – des alternatives proches au carburant de référence B7 ». Cette étude conclue également que le B100 est l’alternative la plus émissive parmi celles étudiées.
Plus récemment, un rapport de Cerulogy pour T&E présente, lui, que la demande grandissante en biocarburants entraîne des conséquences multiples sur l’environnement (16% d’émissions de CO2 en plus que les carburants fossiles, en raison des impacts indirects de l’agriculture et de la déforestation).
La méconnaissance entraine donc des effets à long terme qui peuvent être délétères :
- Les transporteurs, pensant participer à la décarbonation, investissent dans des véhicules ou modifient leurs véhicules. Cela ralentit la conversion du parc vers des solutions réellement vertueuses.
- Les agriculteurs convertissent leurs terres pour répondre à cette demande, 90% de la production mondiale de biocarburants repose toujours sur des cultures alimentaires. Cela fragilise la pérennité de l’activité des agriculteurs qui s’orientent vers des cultures qui ne sont pas pérennes et risquent de voir la demande baisser d’ici quelques années. De surcroit ce sont deux tiers de la demande en bioéthanol et biodiesel française qui sont importés.
L’Avere-France salue donc les orientations de l’article 5, qui vont dans le sens d’une fiscalité écologique alignée avec les objectifs climatiques européens et nationaux. L’électrification des usages demeure la voie la plus efficace, la plus mesurable et la plus alignée avec les objectifs climatiques. L’Avere-France appelle à un débat fondé sur les faits et non sur la désinformation. Les réactions vives observées traduisent un réel besoin d’accompagnement financier de la transition et de mise en perspective des trajectoires de décarbonation, sur fonds de rigueur scientifique.