MOIA vise le marché du covoiturage avec un minibus 100% électrique

MOIA, la start-up berlinoise « mobilité » de Volkswagen, a dévoilé son projet international de minibus électrique spécialement conçu pour le covoiturage. Il vise à retirer un million de voitures des villes européennes et américaines d’ici 2025.

A l’occasion du récent salon TechCrunch 2017 de Berlin, Ole Harms, président du directoire de MOIA, a annoncé que les 200 premiers minibus seront déployés dès le second semestre 2018 à Hambourg, deuxième ville la plus peuplée d’Allemagne.

Créée il y a à peine un an par le constructeur allemand Volkswagen, la nouvelle division « services à la mobilité » prévoit de produire 1 000 vans électriques d’ici 3 ans et de s’attaquer dès 2019 au marché du transport à la demande dans d’autres villes. Le minibus ne sera par contre pas disponible à la vente pour le grand public.

Un minibus électrique et connecté

D’une autonomie de plus 300 kilomètres (WLTP) et se rechargeant à 80 % en 30 minutes environ en charge rapide, le minibus peut accueillir jusqu’à six passagers dans des sièges individuels. Il comprend également un espace bagages aménagé à côté du conducteur, à l’image des taxis londoniens.

MOIA

Côté équipements, les passagers disposent de liseuses et de prises USB pour recharger leurs appareils électriques. Ils peuvent également surfer en haut débit grâce au wifi présent à bord.

Même si le modèle économique n’a pas été précisé et que, selon l’entreprise, le système ne sera pas rentable à l’échelle d’Hambourg, la direction de MOIA est très confiante. « Le marché est illimité » pour Ole Harms, qui assure que l’usager paiera « un coût plus faible que le taxi ».

Un modèle de mobilité qui reste à préciser

En utilisant des minibus plutôt que des berlines, c’est le marché des trajets groupés qui est particulièrement visé, à l’image du service UberPool. Le système MOIA repose aussi sur une application mobile client que les passagers utilisent pour réserver et payer. L’appli intègre également un algorithme de covoiturage qui regroupe les usagers aux destinations similaires. Cela permet d’éviter les détours, d’augmenter la capacité de chaque véhicule et donc de réduire le trafic urbain.Enfin, MOIA a complété son système par une application conducteur et un système de gestion du parc de véhicules.

Lors de sa présentation, la direction MOIA est par contre restée assez floue sur la nature de ce service de mobilité. Qui conduira le minibus ? Des chauffeurs professionnels, des particuliers, les deux ? Doit-on parler de « covoiturage » ou d' »autopartage » avec une flotte de véhicules dédiée ? MOIA semble ne pas vouloir limiter son écosystème de mobilité en déclarant que « différents modèles d’opérateurs seront possibles et pourront être développés en collaboration avec les villes et les partenaires ».Son ambition internationale est par contre très claire : « En 2018, nous serons prêts à lancer notre concept de covoiturage au niveau international, un premier pas vers notre objectif qui vise à réduire de un million le nombre de véhicules circulant dans les grandes villes d’Europe et des États-Unis d’ici à 2025 », finit de préciser le CEO de MOIA.

Illustrations : Volkswagen