Front commun européen pour l’accélération des déploiements d’infrastructures de recharge

Si l’Union Européenne estime que 5 millions de nouveaux véhicules électrifiés seront mis en circulation chaque année d’ici 2030, la question de la recharge reste cruciale. Pour la première fois, l’ACEA, Eurelectric et Transport & Environment interpellent conjointement les institutions européennes afin de faciliter le déploiement d’infrastructures intelligentes dans l’ensemble des Etats membres.

Pour la première fois, l’industrie automobile, le secteur de l’électricité et une organisation non gouvernementale s’associent pour porter un message fort à destination des décideurs européens. A l’occasion du sommet « Leading the mobility transformation », l’ACEA, Eurelectric et Transport & Environment interpellent d’une seule voix Bruxelles afin de veiller à ce qu’il soit aussi simple d’utiliser un véhicule électrique qu’un modèle thermique.

« L’industrie automobile européenne veut travailler avec l’ensemble des parties prenantes pour faire de la mobilité zéro émission une réalité » a indiqué Erik Jonnaert, Secrétaire Général de l’ACEA.

Lever les freins à la recharge pour permettre à tous les automobilistes de passer à l’électrique

Erik Jonnaert a également ajouté : « Pour convaincre plus d’automobilistes de passer aux véhicules électriques, nous devons supprimer la crainte liée à la recharge ».

Que ce soit au domicile, sur le lieu de travail ou lors de déplacements, l’ensemble des barrières et freins au déploiement d’infrastructures de recharge doit être levé. Les trois entités appellent ainsi l’Europe à réformer et à renforcer les textes traitant de la mobilité électrique, telles que la directive sur le déploiement d’une infrastructure pour carburants alternatifs de 2014 et la directive sur la performance énergétique des bâtiments de 2018 qui devra assurer le respect du droit à la prise dans l’ensemble des Etats membres. Des mesures devront également être prises afin de faciliter la recharge des poids-lourds et des bus électrifiés qui nécessitent des infrastructures spécifiques.

Concernant les financements existants, ils devront être recentrés afin d’améliorer la couverture de l’ensemble de l’Union en maillant au plus tôt le réseau transeuropéen de transport avec des stations de recharge rapide. A une échelle plus locale, le déploiement de points de recharge dans les zones résidentielles et d’activités ainsi qu’en milieu rural doit être favorisé.

Pour Kristian Ruby, Secrétaire Général d’Eurelectric, 1,2 million de points de recharge ouverts au public à travers l’Europe seront nécessaires d’ici 2025 pour répondre à la demande. Leur installation dans des endroits stratégiques permettra d’assurer leur bonne utilisation et incitera les acteurs privés de la recharge à déployer des infrastructures.

L’électrification des transports pour atteindre les objectifs climat

L’électrification des modes de transport est aujourd’hui nécessaire pour atteindre les objectifs climat fixés par l’Europe et l’Accord de Paris.

Afin de limiter les impacts sur le réseau électrique européen, la gestion intelligente des points de recharge est un enjeu majeur. En effet, le pilotage permet de programmer la recharge lors des périodes spécifiques, par exemple lors des pics de production des énergies renouvelables et ainsi faciliter leur intégration. Les automobilistes pourront par exemple être incités à se brancher durant ces périodes par la mise en place de tarifs modulés. Rappelons qu’en France, le pilotage intelligent permettra de recharger 16 millions de véhicules électriques à horizon 2025 et ce sans contrainte sur le réseau.

L’ACEA, Eurelectric et T&E appellent ainsi les institutions européennes à prendre des mesures ambitieuses pour développer cette technologie existante tout comme l’utilisation des batteries en seconde vie afin d’optimiser la flexibilité du système électrique.