A Strasbourg, de nouvelles règles de circulation au bénéfice des véhicules à faibles émissions

Prenant effet samedi 1er septembre sur le territoire de la Grande Ile de Strasbourg, les nouvelles règles de circulation de la capitale alsacienne favorisent les carburants alternatifs pour les livraisons du dernier kilomètre. Une première étape avant la fin des camions rouant au diesel, prévue pour 2021.

Annoncées depuis près d’un an, ces évolutions visent avant tout à réduire l’impact environnemental des livraisons en centre-ville, afin de préserver laqualité de l’air et la qualité du patrimoine historique du secteur dit de la « Grande Ile ». En effet, selon l’étude d’impact réalisé par les autorités, les livraisons contribuent aujourd’hui à 18 % des émissions d’oxyde d’azote sur le périmètre.

Des avantages pratiques pour les véhicules propres

Livreurs, entreprises de transports ou indépendants, les nouvelles règles de la capitale alsacienne s’appliquent à tous les acteurs de la logistique urbaine.

Alors que les véhicules diesel de livraison dotés d’une pastille Crit’Air 5 ou non éligibles au certificat qualité de l’air sont désormais interdits de circuler, les modèles plus propres profitent de conditions d’accès privilégiées. Ainsi, les véhicules électriques et ceux fonctionnant au gaz naturel bénéficient d’une heure de circulation et de stationnement supplémentaire, entre 10h30 et 11h30. Pour les autres modèles, les livraisons autorisées s’arrêtent à 10h30.

Au-delà des véhicules à carburants alternatifs, Strasbourg souhaite mieux contrôler la taille des véhicules accédant à la Grande Ile. Sauf dérogation, le poids total autorisé en charge est désormais limité à 7,5 tonnes contre 19 auparavant. Les modes doux, tels les vélos-cargo à assistance électrique, sont quant à eux encouragés pour les livraisons du dernier kilomètre. Ne souffrant d’aucune restriction, ils peuvent desservir le secteur sans contraintes de temps ni d’horaire.

Mutualiser les besoins

« Le durcissement des contraintes d’accès à la Grande Ile par l’encouragement à l’usage de véhicules propres est le premier point d’une stratégie fine visant à faire gagner en efficience la logistique urbaine strasbourgeoise » commente l’Eurométropole qui compte aussi travailler sur la mise en place de chaînes logistiques mutualisées.

Fruits et légumes, viandes, plats préparés, marée… il s’agit notamment de regrouper les produits frais sur une seule et même plateforme logistique située à l’extérieur du centre historique. Cette réflexion, entamée dès 2015, a abouti en mars 2018 à la mise en place d’un nouvel acteur dédié aux livraisons du dernier kilomètre avec des véhicules plus adaptés et plus respectueux de l’environnement.

D’autres services similaires sont également en cours de création, comme la récupération des emballages chez les commerçants ou l’installation de réserves déportées pour le réassort des magasins.

100 % de livraisons propres d’ici 2021-2022

Pour Strasbourg, la mise en place de ces nouvelles mesures n’est que la première étape d’un plan visant à atteindre 100 % des livraisons en véhicules propres à l’horizon 2021-2022. Au cours des prochaines années, deux autres étapes sont d’ores et déjà planifiées.

Prévue au 1erseptembre 2019, la première interdira l’accès au centre-ville aux véhicules de livraison diesel dotés de pastilles Crit’Air 4. En parallèle, la mise en place d’une première Zone à Circulation Restreinte (ZCR) « tout véhicule » est également à l’étude. « Le périmètre et l’assiette de la mesure restent à être validés » précise la métropole.

Attendue entre 2021 et 2022, la seconde étape doit permettre de mettre fin à la livraison pour tous les véhicules diesel sur l’ensemble du territoire de la Grande-Ile. « Les citoyens attendent un changement dans leur quotidien maintenant, pas dans quinze ou vingt ans » insiste Jean-Baptiste Gernet, adjoint en charge de la logistique urbaine.