AFIREV : Donner un identifiant aux points de charge et aux contrats de mobilité va faciliter l’interopérabilité

L’AFIREV a été désignée via un arrêté ministériel pour attribuer un identifiant aux réseaux de recharge et aux services proposés par un opérateur de mobilité. La finalité : faciliter l’échange de données lorsqu’un client d’un opérateur vient recharger son véhicule électrique sur une borne en itinérance. Gilles Bernard, Président de l’AFIREV, nous explique la procédure à suivre.

En quoi consiste le rôle conféré à l’AFIREV par le décret ?

En application du décret n°2017-26 du 12 janvier 2017 relatif aux infrastructures de recharge pour véhicules électriques et de l’arrêté du 12 janvier 2017 précisant les dispositions relatives aux identifiants pour l’itinérance des services de l’électromobilité, l’AFIREV est habilitée à déterminer et attribuer les identifiants des unités d’exploitation incluant le code pays « FR », ainsi qu’à définir les modalités de composition, d’attribution et de gestion des identifiants selon les standards en usage au niveau européen.

Rappelons qu’une unité d’exploitation correspond à « un réseau homogène d’infrastructures de recharge exploité par un opérateur unique d’infrastructure de recharge ou comme une gamme de services proposée par un opérateur de mobilité« .

Les identifiants créés par tout opérateur de mobilité pour chaque contrat de mobilité, ou par tout aménageur ou opérateur de recharge pour chaque station de recharge et pour chaque point de recharge, reposent sur un préfixe spécifique à chaque opérateur attribué par l’AFIREV. L’AFIREV étant seule à délivrer ce préfixe incluant le code pays « FR », elle veille à son unicité. Cela permet ainsi à l’opérateur ou aménageur qui en est détenteur de créer à son tour des identifiants qui seront bien uniques en France et en Europe.

C’est pourquoi les opérateurs doivent préalablement faire une demande d’attribution de ce préfixe auprès de l’AFIREV sur son site www.afirev.fr

En quoi cela va-t-il faciliter l’interopérabilité ?

Je rappelle que l’interopérabilité en question vise à permettre à un utilisateur disposant d’un compte chez un opérateur d’accéder aux bornes de recharge d’autres opérateurs au titre de ce seul compte, donc sans avoir à souscrire d’autres contrats.

Pour permettre cela, il faut organiser la rencontre entre le contrat de mobilité du client et le point de recharge de l’opérateur qu’il souhaite utiliser. Elle doit se passer de façon aisée et sûre pour le client comme pour les opérateurs impliqués.

A cet effet, les opérateurs s’échangent l’identifiant unique du contrat du client et l’identifiant unique du point de recharge utilisé, avec une authentification qui garantit la possibilité de solder les comptes.

L’identifiant de la station de recharge (ensemble de points de recharge à une même adresse) est également prévu pour les cas d’usage tels que la réservation.

Comment accueillez-vous généralement la sortie de ce décret sur les infrastructures de recharge ?

Ce décret et les arrêtés qui l’accompagnent constituent un référentiel pour tous les acteurs afin, non seulement de décliner la directive européenne sur les carburants alternatifs, mais aussi de mettre en oeuvre des dispositions essentielles pour une expansion massive des véhicules électriques. Ce corpus est aujourd’hui un des premiers en Europe et conforte le leadership de la France.

Quels sont les défis qui attendent désormais la mise en œuvre de l’interopérabilité ?

Le plus grand défi est le partage et la compréhension par tous les professionnels concernés des enjeux et des solutions requises pour réussir le déploiement de la mobilité électrique à échelle de masse, en assurant la diversité et la qualité des services nécessaires et la pérennité des modèles d’affaires. A cet égard, le rôle des associations Avere-France et l’AFIREV est fondamental. C’est le sens de leur partenariat étroit.

Illustration : © AFIREV