Batteries : la première gigafactory française est lancée !

Installée entre Douvrin et Billy-Berclau, dans le Pas-de-Calais, la première gigafactory française dédiée à la fabrication de batteries a été inaugurée ce mardi 30 mai par ACC (Automotive Cells Company), co-entreprise regroupant Stellantis, Mercedes et Saft, filiale de TotalEnergies.

La France reprend la main sur la fabrication des batteries. Alors que la majorité des batteries qui équipent les véhicules électriques sont aujourd’hui fabriquées en Asie, ACC a officiellement inaugurée ce mardi 30 mai sa toute première gigafactory en France. Un événement historique auquel ont assisté trois ministres : Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique de France et Roland Lescure, ministre délégué chargé de l’Industrie de France. 

Une nouvelle ère

Installée entre Douvrin et Billy-Berclau, dans le département du Pas-de-Calais, cette première usine est présentéecomme le « vaisseau étendard » européen d’ACC.

Soutenue à hauteur de 1,3 milliard d’euros d’aides publiques, cette méga-usine compte au total plus de 60 000 m² d’ateliers pour le premier des trois blocs de production désormais sortie de terre. Doté d’une capacité de production maximale de 13,4 GWh, ce premier bloc sera rejoint par deux autres qui, de capacité identique, permettront de porter la production du site à 40 GWh d’ici à 2030.

A préciser que la production n’a pas encore démarré. Celle-ci sera lancée un peu plus tard dans l’année. A pleine capacité, ce premier bloc sera en mesure de produire 56 000 cellules par jour et 2,4 millions de modules par an. De quoi équiper 200 000 à 300 000 véhicules chaque année.

« Cette inauguration est l’aboutissement des efforts entrepris depuis plusieurs années pour créer ACC, avec l’objectif d’en faire un leader européen de l’industrie des batteries, sur la base d’une technologie développée en France. Le démarrage de la production de batteries sur le site même où Stellantis produisait – et produit toujours – des moteurs à combustion interne est un symbole fort. Il montre comment l’anticipation et le dialogue constructif avec nos parties prenantes – syndicats, salariés, grands industriels, élus locaux et régionaux, Etat – peuvent contribuer à construire un avenir pour nos salariés dans un contexte de forte mutation de notre industrie » a commenté Carlos Tavares, PDG de Stellantis.

A préciser que cette première implantation française ne sera pas la seule déployée par ACC sur le sol européen. Deux autres gigafactories sont prévues à Kaiserslautern (Allemagne) en 2025 et à Termoli (Italie) en 2026, afin d’attendre une capacité de production globale de 120 GWh d’ici à 2030.

Une usine éco-responsable

En cours de certification ISO 14001 et ISO 5001, le site d’ACC bénéficiera des derniers standards environnementaux. Alors qu’il recyclera 90 % de ses déchets, il minimisera également sa consommation en eau. Cette dernière est estimée à 230 000 m3/an, dont 90 % pour le processus industriel et 20 000 m3/an pour l’eau potable. « A titre de comparaison, la consommation d’eau industrielle d’une usine de fabrication d’automobiles est de 5 à 10 fois supérieure à celle prévue pour l’usine ACC de Billy-Berclau Douvrin » chiffre ACC dans son communiqué.

En matière de consommation électrique, ACC estime la consommation de ce premier bloc à 362 GWh/an, soit l’équivalent de la puissance installée d’une vingtaine d’éoliennes.

Un vivier pour l’emploi

Conducteurs d’installations, professionnels de maintenance, de qualité, caristes, techniciens d’industrialisation etc… A ce jour, environ 250 collaborateurs ont déjà été recrutés sur le site de Billy-Berclau-Douvrin.

Le plan de recrutement d’ACC se poursuivra sur les prochains 24 mois pour atteindre un effectif de 620 salariés fin 2024 et 1 200 en 2025. A horizon 2030, 2 000 emplois directs seront mobilisés sur le site.

Région Hauts-de-France : une nouvelle terre pour la production de batteries

Le site d’ACC ne sera pas le seul dédié à la production de batteries sur le territoire. Désireuse de devenir une « Vallée des batteries », la région Hauts-de-France compte trois autres projets.

Alors que le groupe sino-japonais AESC-Envision assurera la fabrication de batteries pour Renault à compter de 2025 à partir d’une usine basée à Douai, deux autres projets ont été actés à Dunkerque. Porté par la start-up grenobloise Verkor, le premier sera finalisé à la mi-2025 tandis que le second, récemment annoncé par le groupe taiwanais ProLogium, vise un début de production pour 2026.