[Etude] L’Avere-France et France Hydrogène présentent la première étude dédiée aux autocars électriques à batterie et à hydrogène

Le parc d’autocars en France est considérable, dépassant en nombre les flottes d’autobus. Cependant, en 2023, seulement environ 100 autocars à zéro émission sont en service en France, tandis que près de 1 500 autobus à zéro émission circulent dans le pays. Cette disparité soulève des questions importantes sur la faible adoption des véhicules à zéro émission dans le segment des autocars, et sur les moyens d’accélérer cette transition vers une mobilité plus propre.

Consultation des acteurs de la filière et enquête auprès des régions

Pour que cette étude reflète les diverses perspectives du secteur des autocars en France, des consultations ont été menées avec des acteurs clés, notamment des constructeurs, des exploitants, des associations de représentants du transport de voyageurs, et les Régions. En effet, ces dernières jouent un rôle crucial en tant qu’autorités organisatrices de la mobilité pour le transport routier interurbain et le transport scolaire. Elles délèguent souvent l’exploitation des autocars à des entreprises de transport. Les réponses des Régions à une enquête spécifique ont également contribué à informer cette étude.

L’état actuel des autocars à hydrogène en france

Sur les 66 000 autocars en opération en France, environ 90 % sont affectés au transport scolaire et aux lignes régulières. Les Régions sont principalement responsables de l’organisation de ces services, bien que rarement propriétaires des véhicules. La majeure partie des autocars est exploitée par environ 3 000 petites et moyennes entreprises privées. Les trois principaux groupes, Keolis, RATP Dev et Transdev, détiennent l’autre moitié du parc.

Les autocars électriques à batterie ont été introduits en France dès 2017, offrant une autonomie suffisante pour le transport scolaire et certaines lignes régulières. Cependant, les développements d’autocars électriques à hydrogène s’annoncent également prometteurs, avec des véhicules neufs prévus dès 2024-2025, offrant des autonomies élevées et des temps de ravitaillement courts.

Perspectives de transition et freins actuels

L’étude révèle que malgré l’intérêt croissant des Régions pour les technologies à zéro émission, leur taux de pénétration sur le marché des autocars reste limité. En outre, un décalage apparent entre l’importance accordée au sujet et la difficulté à définir une trajectoire de transition massive est souligné. Seulement une Région sur dix a un objectif de disposer d’une flotte d’autocars composée de plus de 60 % de véhicules à zéro émission d’ici 2030. De plus, les freins actuels à cette transition comprennent le contexte réglementaire peu incitatif, le manque d’offre de véhicules neufs, le modèle économique, et les infrastructures de recharge limitées.

Leviers pour accélérer la transition

Pour accélérer la transition vers les autocars à zéro émission, plusieurs leviers sont proposés, notamment :

Leviers Politiques

• Établissement d’une feuille de route nationale plus ambitieuse pour le déploiement des autocars à zéro émission.
• Intégration de critères de sélection favorables dans les appels d’offres publics.

Leviers sur l’Offre

• Soutien au développement de l’offre en autocars électriques à batterie et à hydrogène neufs de la part des constructeurs européens.
• Soutien au développement de l’offre en autocars rétrofités.

Leviers Économiques

• Mise en place de mécanismes de soutien à l’investissement dans les technologies à zéro émission.
• Allongement des durées de marchés pour donner une meilleure visibilité aux opérateurs.

Leviers sur l’Infrastructure

• Déploiement d’une infrastructure de recharge électrique et d’avitaillement en hydrogène accessible à l’échelle nationale.

La transition vers les autocars à zéro émission en France est un défi important pour lutter contre le changement climatique et améliorer la qualité de l’air. Bien que des offres d’autocars électriques à batterie et à hydrogène soient déjà disponibles, des actions sont nécessaires pour surmonter les freins actuels, notamment au niveau de la réglementation, de l’offre, du modèle économique et de l’infrastructure. Des leviers politiques, économiques et de l’offre doivent être activés pour encourager une adoption massive de ces technologies et contribuer à la décarbonation du secteur des autocars en France.