L’électromobilité à l’honneur aux 26èmes Rencontres Nationales du Transport Public

Des petites navettes aux gros autocars, l’électromobilité était largement représentée lors des 26èmes Rencontres Nationales du Transport Public (RNTP) organisées du 10 au 12 octobre à Marseille. Entre annonces, nouveautés et enjeux, l’AVERE France dresse le bilan de l’événement.

Des stands très électriquesGaz naturel, hybride etc… si les énergies alternatives étaient à l’honneur sur les différents stands des exposants, c’est bien le 100 % électrique qui s’est démarqué avec des constructeurs largement mobilisés sur la thématique.

De la petite navette aux gros autocars, l’électrique a investi la quasi-totalité des segments avec une offre de plus en plus large. Parmi les annonces réalisées lors des rencontres, on notera l’officialisation d’un partenariat entre Heuliez Bus et Forsee Power portant sur l’équipement en batteries de plus de 500 bus électriques au cours des trois prochaines années ou la présentation de la petite navette électrique JestElectric du constructeur turque Karsan. Longue de près de 6 mètres, celle-ci annonce 70 km/h de vitesse maximale et autorise jusqu’à 165 km d’autonomie NEDC avec un système à double-batteries. De quoi rivaliser avec le Microbus de Bolloré ou la version navette de l’Iveco Daily Electric.

JestElectric / Karsan

La petite navette électrique JestElectric du constructeur turque Karsan

Pour les plus gros gabarits, les constructeurs chinois étaient largement présents. BYD occupait une place de choix à l’entrée du salon tandis que Yutong présentait son Ice 12, un autocar de 59 places doté de 200 km d’autonomie : un modèle expérimenté du 16 au 29 octobre par la région PACA sur la Ligne Express Régionale n°18 reliant Avignon à Arles.

ICE 12 / Yutong

L’autocar ICE 12 du chinois Yutong

Du côté des industriels européens, étaient notamment présents Bolloré avec son Bluebus, MAN avec son bus articulé de 18 m, Alstom et sa navette électrique, l’espagnol Irizar avec son bus 12 mètres et son ietram de 18 mètres ou encore Safra et son Businova. Ce dernier s’apprête à finaliser ses derniers tests d’homologation avant de rejoindre la flotte de la régie des Transports Métropolitains de Marseille pour une expérimentation de plusieurs mois.

Le bus de 12 m de l'espagnol Irizar

L’ietram de l’espagnol Irizar

Le Businova de Safra

Le Businova de Safra

Chez le suédois Volvo, c’est le système de charge ultra-rapide OppCharge qui était à l’honneur. Mis au point par un consortium d’industriels, dont notamment ABB, OppCharge est un standard « ouvert » dédié à la recharge de bus électriques de toutes marques. Sa technologie repose sur un système de pantographe permettant de relier automatiquement le bus au point de charge.

Sur la partie autonome, la navette sans chauffeur Easy Mile présentée par Transdev assurait gratuitement la liaison entre l’entrée du Parc Chanot et le lieu de l’événement.

L’enjeu du TCOSi l’électrique était clairement la grande tendance de ces 26èmes Rencontres Nationales du Transport Public, de nombreux enjeux persistent pour faire décoller la filière. En premier lieu celui du TCO.

« Nous faisons face à une révolution technologique qui va métamorphoser notre vision et surtout notre pratique de la mobilité durable » a introduit Louis Nègre, Président du GART, qui appelle le gouvernement à « soutenir financièrement l’acquisition de véhicules de transport public à faibles émissions ».

« L’électrification est un enjeu de santé (…) mais le modèle économique de l’industrie des véhicules est encore à trouver » a-t-il ajouté. Prenant pour exemple les autobus, le Président du GART annonce un coût total de possession « près de deux fois plus élevé pour les bus électriques que pour la version diesel Euro 6 ». « Ce coût bien trop élevé nécessitera, comme nous le demandons dans le cadre des Assises, une aide de l’Etat au moins pendant la phase intermédiaire » a-t-il insisté.

Le retour de la prime vélo électrique annoncé par la MinistreInterpelée à de nombreuses reprises à Marseille, la ministre des Transports, Elisabeth Borne, a annoncé le retour de la prime vélo électrique en 2018. Un dispositif que le gouvernement souhaitait jusque-là interrompre.

« J’ai bien entendu l’émotion qu’a pu susciter l’annonce de la suppression de l’aide à l’achat d’un vélo à assistance électrique. Dans son état actuel, cette prime ne répondait pas complètement à l’objectif que l’Etat s’était fixé en la matière, même si elle a pu permettre un développement du marché » a déclaré la Ministre lors des RNTP.

Crédits : Avere-France