L’UE veut faciliter la recharge des véhicules électriques en 2025 dans les bâtiments privés

Pour respecter ses engagements en matière d’économies d’énergie et de baisse des émissions de gaz à effet de serre, l’Union Européenne passe à l’offensive. Dernièrement, les 28 Ministres de l’Énergie ont validé un projet de directive qui comporterait entre autres l’obligation pour certains bâtiments privés de posséder au moins une station de recharge pour véhicules électriques à partir de 2025.

Fidèle à son engagement dans la lutte contre le réchauffement climatique et la pollution de l’air, l’Union Européenne compte bien tenir ses objectifs : réduire de 30% la consommation communautaire d’énergie et de 40% les émissions de dioxyde de carbone d’ici à 2030.

En ce moment, c’est l’enjeu du bâtiment qui focalise toute l’attention de la Commission européenne. Celle-ci s’attelle à rédiger une directive contenant tout un arsenal de mesures adoptées le 26 juin dernier à Luxembourg par le Conseil des 28 Ministres de l’Union en charge de l’Énergie.

Sont prévus entre autres un plan massif de rénovation thermique des bâtiments, la mise en place d’indicateurs de bonne qualité de l’isolation, ou encore le contrôle des consommations à distance pour les constructions les plus gourmandes, mais aussi une mesure favorable aux véhicules électriques.

Au moins une station de recharge dans les bâtiments non résidentiels

Le texte effectue une dissociation entre les bâtiments résidentiels et non résidentiels, c’est-à-dire ceux dont moins de la moitié de la surface utile au sol est dévolue à des usages résidentiels.

Ainsi, il prévoit qu’à partir de 2025, les nouveaux bâtiments non résidentiels ou venant juste de subir une rénovation majeure (dont le montant atteint au-moins un quart de la valeur du corps du bâtiment), doivent être munis d’au moins une station de recharge pour véhicules électriques. Ils auraient par ailleurs à pré-câbler 1/3 des emplacements pour faciliter l’installation future d’une borne. Pourraient de fait s’affranchir d’une telle obligation les bâtiments comptant moins de 10 places de stationnement.

Les bâtiments résidentiels devront quant à eux, dans la version actuelle du texte, pré-équiper l’entièreté du parking. Le projet de directive inclut toutefois une porte de sortie : les Etats membres peuvent être dispensés de ces obligations si les coûts d’installation et de raccordement sont supérieurs à 5% du coût total des travaux de rénovation.

Critiquée pour le coût qu’elle représenterait pour les entreprises et groupes concernés, cette mesure n’aurait en fait qu’un impact limité sur l’enveloppe budgétaire globale de travaux de BTP selon la Commission : à raison de 2 500 à 3 500 € par borne, le montant de l’équipement ne représenterait pas plus de 2% du prix des travaux. S’il a été validé par le Conseil des Ministres en charge de l’Énergie, ce projet de directive ne verra cependant le jour que s’il est voté par le Parlement européen.

Rappelons que la France a déjà fixé des obligations de pré-équiper une partie des parcs de stationnement de tous les immeubles neufs. Un décret d’application de la loi sur la transition énergétique est attendu pour établir de pareils objectifs sur les bâtiments existants.

Illustration : © Droits réservés