Porsche annonce 150 kW de puissance – voire plus – pour son nouveau chargeur
400 km d’autonomie gagnés en seulement 19 minutes : pour sa nouvelle Mission E attendue en 2019, Porsche n’a pas hésité à repousser les capacités actuelles de recharge des véhicules électriques. Avec 350 kW à terme et 150 kW dès maintenant pour les modèles en circulation, la nouvelle borne du constructeur allemand distance largement le Supercharger de Tesla et ses 120 kW.
Plus puissant, plus autonome, plus à même de parcourir de grandes distances : le véhicule électrique évolue à grande vitesse, bien résolu à brancher des conducteurs de moins en moins sceptiques. Dans sa course, il compte cependant sur une infrastructure de recharge qui doit répondre à des défis toujours plus nombreux.
Pour permettre aux conducteurs de ne passer que quelques minutes à biberonner leur véhicule, les constructeurs rivalisent d’ingéniosité pour au pousser au maximum la capacité de distribution des bornes. Peu d’innovations au compteur depuis 2012 et les 120 kW du Supercharger Tesla, mais en annonçant une puissance de 350 kW pour son prochain chargeur, l’allemand Porsche a décidé de réagir.
Deux chargeurs d’une puissance de 350 kW installés à Berlin
C’est dans le quartier berlinois d’Adlershof qu’a été dévoilé en exclusivité mondiale le nouveau modèle de chargeur à très forte puissance du constructeur allemand. Sur les quatre bornes installées, deux offrent d’ores-et-déjà une puissance de 150 kW aux quelques véhicules actuels compatibles, mais ont en réalité été conçus pour charger à 350 kW la nouvelle Mission E, dont la sortie est prévue « en 2019 » selon la marque.
Dans son fonctionnement optimal, la borne pourra ainsi redonner « 400 km d’autonomie au nouveau modèle développé par Porsche en seulement 19 minutes« . Jens Puttfarcken, PDG de la marque outre-Rhin, n’hésite pas à afficher son objectif de permettre aux conducteurs de « parcourir l’Allemagne » grâce à la technologie : testée l’année dernière sur un parcours de 720 km dans le pays, cette dernière avait permis de gagner 2 heures par rapport à un trajet réalisé à l’aide de recharges à 50 kW.
Afin d’éviter que les appels de puissance inhérents à une telle capacité n’engendrent une diminution de la quantité d’énergie délivrée, Porsche a tout prévu : chaque point de charge disposera de son propre accès au réseau de manière à être indépendant de ses voisins.
Alors qu’une deuxième station doit prochainement être installée à Atlanta, aux États-Unis, Porsche a annoncé être en discussions avec d’autres constructeurs européens pour exporter et généraliser son système. De son côté, Tesla a indiqué travailler sur une amélioration du Supercharger pour rattraper son retard.
Une technologie de recharge encore embryonnaire
Aussi prometteuse soit-elle, la technologie reste cependant une promesse pour l’avenir, et ne constitue pas vraiment une réponse au défi de la recharge rapide de la plupart des véhicules actuels qui n’admettent pas les 150 kW, et encore moins les 350 kW.
En l’état actuel des choses, et pour les années à venir, la technologie 50 kW reste donc la norme pour la recharge rapide. Pour l’heure, seuls quelques véhicules premium – comme les Tesla – se chargent à 120 kW, et même si d’autres modèles haut de gamme comme la Mission E venaient à sortir, ils n’auraient pas vocation à constituer l’essentiel du parc, et donc à relever le standard de puissance pour la recharge.
Pour permettre au plus grand nombre de véhicules électriques quelle que soit leur valeur de pouvoir s’alimenter en quelques minutes, l’infrastructure devra donc être adaptée en voyant son éventail de puissances élargi du classique 50 kW… à l’ambitieux 350 kW.
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