Quand les véhicules électriques et hybrides deviennent générateurs d’emplois

De plus en plus populaires auprès du grand public, les véhicules électriques et hybrides connaissent un développement exponentiel en France depuis 2010. Au-delà de leurs vertus écologiques, ils représentent également un véritable levier pour l’emploi et l’économie locale comme le rappelle l’étude : « Marchés et emplois lies à l’efficacité énergétique et aux énergies renouvelables : situation 2013-2014 et perspectives à court terme » publiée par l’ADEME en avril 2016.

Des modèles « made in France »

En France, la production à grande échelle de véhicules électriques et hybrides ne débute qu’en 2013 avec l’arrivée de la Renault Zoé, assemblée à Flins (Ile de France). A celle-ci s’ajoutent d’autres modèles comme le Kangoo ZE (Maubeuge, Nord), la Smart Fortwo Electric Drive (Hambach -Lorraine), la Bolloré Bluecar dont la production est assurée à l’usine PSA de Dieppe (Normandie) depuis 2015 où la Toyota la Yaris hybride, assemblée à Valenciennes, dans le Nord.

En 2015, plus de 58.000 véhicules, dont près de 25.000 électriques, ont ainsi été fabriqués sur le sol français. Des véhicules « made in France » qui favorisent le commerce extérieur. En 2015, près de 29.000 véhicules produits dans l’hexagone sont partis hors de nos frontières, représentant 507 millions d’euros d’exportations. En y ajoutant les 826 millions d’euros liés à l’importation de plus de 55.000 véhicules, dont 5000 électriques, le marché intérieur global français a représenté près 1.4 milliards d’euros en 2015.

A la production de véhicules, il convient d’ajouter celle de certains composants comme les moteurs électriques de la Zoé et des nouvelles Smart électriques, assemblés à Cléon en Normandie.

Notons que dans le domaine de la charge, de nombreux emplois ont également été créées. Les équipementiers profitent en effet du développement du marché, certains industrialisant leurs solutions en France.

Quant au volet tertiaire, n’oublions pas de citer les activités générées par les nombreuses start-up créées pour fournir des services à la mobilité. Les dispositifs d’autopartage, comme Autolib’ à Paris, constituent également des débouchés importants pour l’emploi.

Près de 4500 emplois en France en 2015

Selon l’ADEME, le démarrage des activités liées à la fabrication de véhicules électriques et hybrides a permis de tripler le nombre d’emplois du secteur automobile, passant d’environ un millier en 2012 à plus de 3000 en 2013. En 2015, les activités de productions représentaient pas moins de 2300 emplois en équivalent temps plein, soit environ 1.5 % des quelque 156.000 emplois que représentait la filière automobile française la même année. En ajoutant les emplois générés par la production à ceux liés à la distribution et à la maintenance, les filières électriques et hybrides totalisaient près de 4500 emplois en 2015.

Sur la partie distribution et maintenance, les premiers relevés publiés par l’ADEME remontent à 2006 et font état de 323 emplois générés à une époque où le marché du véhicule électrique et hybride était beaucoup moins développé qu’aujourd’hui.

En 2015, l’ADEME estime que les activités liées à la distribution et à maintenance alimentent quelque 2100 emplois équivalents temps plein, dont environ 1280 uniquement liés au marché de la maintenance. Elle estime le chiffre d’affaires du secteur maintenance à environ 193 k€ sur un parc d’environ 264.000 véhicules en 2015, dont plus de 221.000 hybrides. Pour réaliser son calcul, l’ADEME a repris la valeur moyenne des dépenses annuelles réalisées sur un véhicule thermique qu’elle a réduit de 25 % pour tenir compte du plus faible niveau de maintenance des véhicules électriques et hybrides.

Une industrie batteries à développer

Si quelques industriels, comme Blue Solutions, Dow Kokam, E4V ou Saft, ont choisi la France comme terre d’accueil, une grande partie de l’industrie batteries échappe aujourd’hui à la France et à l’Europe au profit de fournisseurs majoritairement asiatiques.

Une information qui n’a pas échappé à la Députée Delphine Batho qui souligne le retard pris sur un composant pourtant essentiel à tout véhicule électrique. Dans un rapport parlementaire sur « l’offre automobile française » publié fin 2016, la députée et ancienne ministre de l’écologie appelle à la construction d’une « ambition française » dans le domaine de la batterie, invitant les acteurs à se regrouper et à miser sur les ruptures technologiques à venir pour reprendre la main et créer une véritable filière industrielle française et européenne génératrice d’emplois.

Tesla : des emplois verts très convoités

Alors qu’il emploi plusieurs milliers de personnes outre atlantique à travers son usine d’assemblage de Fremont et sa Gigafactory, Tesla attire de nombreuses convoitises en Europe.

Espagne, Finlande, Angleterre… de nombreux pays ont multiplié les appels du pied à l’égard du constructeur californien qui devrait annoncer une implantation européenne courant 2017. En France, la région Alsace et la ville de Châteauroux se sont clairement positionnées, allant même jusqu’à publier des vidéos pour attirer l’attention du constructeur.

Il faut dire que Tesla a de quoi faire rêver. Aux Etats-Unis, le constructeur estime qu’il lui faudra entre 6 500 et 10 000 employés à temps plein pour faire tourner sa Gigafactory lorsqu’elle sera complètement opérationnelle. De quoi créer un véritable vivier pour l’emploi et donner un nouveau souffle à l’économie locale.