Règlement AFIR : l’ACEA jugent les objectifs européens pas assez ambitieux

Voitures, utilitaires ou camions… pour l’ACEA (Association des Constructeurs Européens d’Automobile), les futurs objectifs européens en matière de réduction des émissions de CO2 ne pourront être atteints s’ils ne sont pas accompagnés d’objectifs forts en matière d’infrastructures de recharge.

Alors que la Commission européenne travaille sur un nouveau projet de règlement sur les carburants alternatifs (AFIR), l’ACEA met à nouveau la pression sur les décideurs. Dans une nouvelle lettre ouverte, l’association s’inquiète du manque d’ambition des gouvernements et appelle l’Europe et les Etats membres à fixer des objectifs forts pour accompagner la transition du secteur automobile.

Alors que la Slovénie cédera la place à la France pour présider le conseil européen à compter du 1er janvier, l’ACEA pointe du doigt l’action de certains Etats membres qui tenteraient de « diluer les objectifs AFIR proposés par la Commission ». Citant des « fuites » autour des discussions en cours, l’ACEA évoque notamment un report du calendrier de déploiement, la baisse de puissance sur les stations et l’augmentation de la distance maximale entre les points de recharge.

Recharge : des objectifs contraignants indispensables

« Nous avons perdu tant d’années précieuses. En 2013, une proposition ambitieuse était déjà sur la table. S’il avait été adopté tel que proposé, il y aurait aujourd’hui 677 000 bornes de recharge réparties dans l’UE » a dénoncé le député européen Ismail Ertug, député européen récemment nommé rapporteur du règlement AFIR.

Selon le rapporteur de l’AFIR, la mise en place d’objectifs contraignants est donc essentielle pour une transition réussie vers une mobilité à zéro émission en Europe. « À l’époque (de la première directive AFI ndlr), la proposition initiale fixait également des objectifs contraignants pour tous les États membres. Pourtant, il a été édulcoré, notamment par le Conseil des ministres, à tel point qu’il ne restait que des plans d’action nationaux non contraignants » se souvient-il.

« L’industrie automobile de l’UE est prête à construire toutes ces voitures électriques et à hydrogène, mais dans le cadre de l’AFIR, quelque 7 millions de points de recharge publics devront être déployés pour atteindre les objectifs de CO2 des voitures qui sont prévus par la Commission, au lieu des 3,9 millions dans la proposition actuelle » renchérit Petr Dolejsi, directeur de la mobilité et du transport durable à l’ACEA.

Des aides trop disparates

La problématique des aides à l’achat est également soulevée par l’ACEA. Si presque tous les Etats membres offrent désormais une forme de soutien pour l’acquisition de véhicules électriques, l’ACEA pointe du doigt le manque d’harmonisation des différents dispositifs. Alors que 17 Etats proposent des incitations à l’achat directes pour les véhicules électriques, 10 pays se contentent de simples réductions ou exonérations fiscales.

La lettre de l’ACEA > https://www.acea.auto/message-dg/afir-proposal-for-charging-and-refuelling-points-already-lacks-ambition-but-risks-being-further-watered-down/

PDF regroupant les aides à l’achat au sein de l’EU > https://www.acea.auto/files/Electric_vehicles-Tax_benefits_purchase_incentives_European_Union_2021.pdf