Le grand plan d’investissement de 57 milliards du gouvernement en consacre 4,1 aux transports durables

Parmi les 25 initiatives détaillées dans le Grand Plan de 57 milliards d’euros d’investissement présenté le 25 septembre au Premier Ministre par le rapporteur Jean Pisani Ferry, trois concernent directement les mobilités propres. Le remplacement de 500 000 véhicules polluants grâce à une prime à la conversion est décrit comme un objectif prioritaire. Le soutien au développement de solutions de transports innovantes et le développement accéléré d’un modèle de transport durable sont également mis en avant.

Sur les 57 milliards d’euros du plan d’investissement, 20,1 milliards seront consacrés à l’accélération de la transition écologique. Pour viser la neutralité carbone en 2050, cela « se joue au cours des cinq à dix prochaines années » indique le rapport. Cette part concernera l’effort de rénovation thermique des bâtiment (pour 9 milliards d’euros), les énergies renouvelables et l’innovation environnementale (7 milliards) et le soutien au développement d’une politique de transports durables, pour 4,1 milliards d’euros d’investissements.

Sur ce segment des transports, l’objectif premier du gouvernement est de remplacer 500 000 véhicules polluants dans les 5 ans (à un rythme de 100 000 véhicules par an environ). Les 3 millions de véhicules essence datant d’avant 1997 et les 7 millions de véhicules diesel datant d’avant 2006 sont les plus visés. Au total, ce sont 10 millions de véhicules dont il faut accélérer la mise au rebut. Le renouvellement de ce parc automobile sera un levier essentiel pour améliorer la qualité de l’air et pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, le secteur des transports étant encore à l’origine d’un tiers des émissions de GES. Il contribuera aussi à la sécurité routière.

Une prime à la transition financée à hauteur de 700 millions d’eurosPour ce faire, le grand plan d’investissement financera une prime à la transition à hauteur de 700 millions d’euros, pour aider les ménages propriétaires de ce type de véhicule – souvent parmi les plus modestes – à acheter un véhicule moins polluant.

Le rapport précise que cette prime à la transistion permettra de remplacer un véhicule essence d’avant 1997 ou diesel d’avant 2001 (2006 pour les ménages non imposables) par des véhicules plus propres, crit’air 1 ou 2 émettant moins de 130 g de CO2, ou un scooter électrique.

Pour connaître le détail de cette prime, vous pouvez vous référer à notre précédent article : « Prime à la conversion, superbonus, malus… ce qu’il faut retenir des dernières annonces de Nicolas Hulot »

4,1 milliards d’euros pour des transports plus durablesDans la droite ligne des discours portés lors des Assises nationales de la mobilité, le rapport précise que « la priorité doit désormais être le déploiement de services innovants à faible empreinte écologique : transports en commun, électromobilité, covoiturage, entre autres (…) Le grand plan d’investissement devra soutenir l’ensemble de ces priorités, en mobilisant 4,1 milliards d’euros sur la durée du quinquennat ».

En plus de la nouvelle prime à la conversion, d’autres actions ont été identifiées dans le rapport, susceptibles d’accélérer la transition vers un nouveau système de transport :

– le soutien aux nouvelles formes de mobilité par le développement de nouveaux services de proximité et d’interconnexion des territoires (0,5 milliard d’euros) ;

– le financement des nouvelles mobilités et les services numériques de transport (PIA) (0,1 milliard) ;

– le soutien au renouvellement des réseaux routiers et ferroviaires (2,8 milliards).

Autant d’axes de travail qui seront enrichis et trouveront leurs déclinaisons opérationnelles grâce à la grande consultation lancée à l’occasion des Assises de la mobilité.

D’un côté, on peut se féliciter des engagements pris pour le renouvellement des véhicules d’occasion : cela permettra à la filière des véhicules électriques d’occasion de se structurer en bénéficiant de l’effet « coup de pouce » des 1 000 à 2 000 euros de prime à l’achat. De l’autre, on regrette qu’aucun financement direct n’ait été alloué à l’électromobilité. Dans ce programme, rien ne concerne le financement du « déploiement des bornes de recharge » qui était l’une des promesses de campagne du candidat Macron.

Crédit photo : site www.gouvernement.fr